Ballade pour Mélissandre^^

(J'arrive de LA)

Après s'être habillé et coiffé de frais, il avait donc prit le chemin de la forêt où Mélissandre ne tarderait pas à venir le rejoindre. En chemin il se demandait quelles fleurs conviendraient le mieux à la délicate jeune femme. Il opta pour des pivoines ! "Orchideus !" dit il tout en marchant. Un joli bouquet de pivoines apparut dans ses mains. Mais l'orgueilleux couturier n'en fut pas satisfait. Pour plaire à sa belle, il se devait être original ! Il imagina "geler" le bouquet. En effet des pivoines en cette saison ce n'était guère raisonnable ! Il regretta de ne pouvoir repasser aux jardins de Thétys, d'abord parce que la triste petit jeune femme qui tenait la boutique était très jolie aussi, mais parce qu'elle aurait sut inventer un bouquet tout en finesse !

"Douces étoiles
Scintillantes etoiles,
Qui couvrez de vos froides beautés
La nature ensomeillée
Venez, je vous en conjure,
Agrémenter cette frèle ramure !"

Aussitôt de beaux critaux de neige vinrent fixer à jamais les délicats pétales des pivoine de leurs froides géométries. Narcisse rangea sa baguette et poursuivit son chemin. Enveloppé dans sa cape fourrée de duvet de phéonix, Narcisse ne craignait pas le froid qui peu à peu devenait plus présent au fur et à mesure que la fin de la journée approchait. Il comptait d'ailleurs sur ce frimat pour se rapprocher de la douce Mélissandre...

Enfin il arriva à l'endroit où elle devait le retrouver. Par prudence, il se mit un peu à couvert afin qu'on ne le voit pas du chateau rencontrer sa belle... Samantha surtout...

Mélissandre avait reçu par hibou une proposition de Narcisse qu'elle n'avait su refuser.
Il lui avait proposé de faire une petite ballade dans la forêt avant le bal.
Mélissandre se préparait dans sa chambre.
Elle enfila sa nouvelle robe de sorcier acheté chez Narcisse ainsi qu' une chaude cape.
Elle mit un peu de crayon sous ses yeux et une légère pointe de rouge à lévres.
Une pointe de parfum acheté en ville et elle fut enfin prête.

Elle se dirigea alors vers la forêt.
Le froid était saisissant mais elle n'avait pas froid sous sa cape.

Elle arriva enfin à destination mais ne vit pas Narcisse.
Elle crut qu'il n'était pas encore arrivé.

C'est alors que surgissant d'un fourret, un joli bouquet gelé apparut sous son nez. Une main tenait le bouquet, et au bout de la main, Narcisse arborant une tenue de soirée légèrement accordée aux couleurs délicates de la robe de Mélissandre. Il avait en effet opté pour une tenue de style FanFan la tulipe aux couleurs aqua dont les tons rappelaient le bleu-vert de l'océan. Personne n'en avait voulu jusque là et Narcisse l'avait trouvé fort bien assortit pour Mélissandre au yeux de bleuet des bois...

"Pour vous..." souffla sa voix alors qu'il était encore caché par l'ombre des halliers. Il avait créer ce petit bouquet assez petit pour s'attacher au poignet de sa belle. Mais avant de l'y placer, il sortit tout à fait et s'inclina devant elle, déposant délicatement un baiser effleuré sur le dos de sa main.

Après cela, il lui proposa son bras, souriant et heueux comme un écolier à qui on a donné un bonbon. "Comment allez vous, charmante Mélissandre ?"demanda t-il en l'entrainant sur le chemin camoufflé des yeux du chateau...

Un petit sursaut quand Narcisse sortit de son bosquet, Mélissandre se ressaisit et retrouva sa constance.
Elle admira le petit bouquet givré et le trouva de fort bon gout.
De même que les bonnes manières de Narcisse qui déposa sur le dos de sa main un baiser en guise de salutation

"Vous m'avez surpris Narcisse, nous n'avons plus l'âge de jouer à cache cache" dit elle sur le ton de la plaisanterie.

Elle accepta le bras de son cavalier et se laissa guider dans des chemins camouflés des yeux du château, ce qui arrangeait bien Méllissandre.
Elle n'avait pas envie de croiser un des ses élèves.

"Je vais bien je vous remercie et vous même cher Narcisse, les affaires doivent aller bon train avec l'annonce du bal?"

Mélissandre se doutait qu'il devait être très occupé et apprciait le temps qu'il lui accordait.
Si elle avait su que le reste de son temps servait à faire la cours à d'autres demoiselles, elle ne se serait pas sentie flatter

Narcisse et Mélissandre, leur bras entrelacés pour la promenade, avançaient doucement dans les craquement de la neige, lui ne regardait qu'elle. La forêt était jolie, certe, mais d'aucun intéret à coté de la jolie jeune femme dont il devinait les formes prisonnières de la robe, elle-même sous a cape chaude. Il écoutait avec plaisir le bruit des tissus froufroutant au rythme de la marche, espérant qu'un peu de froid s'y introduise et qu'il soit obligé, pour son plus grand plaisir de réchauffer la dame...

Il écoutait sa voix douce qui le questionnait sur son travail au magasin. "Oui, effectivement, j'ai du monde. Ces fêtes sont une mane pour un commerçant comme moi" dit il sans grande passion. Le sujet ne l'interessait pas. Etre couturier n'était pas son rêve et seuls les aléas de la vie l'avait conduit à cet état. Heureusement pour lui un de ces aléas lui avait donné un don pour la création... Mais n'avait il pas écrit la plus grande partie des chansons des Soho Moon ? La création quelle qu'elle soit était son domaine de prédilection. Mais travailler... Narcisse soupira... Toutes ces contraintes, ses humiliations quotidiennes qu'il endurait, faites par des clients arrogants, exigeants, râleurs et même parfois injustes, ses heures de travail à coudre, à réparer, à refaire, à... Narcisse soupira de nouveau... Il détestait travailler !

Non, lui ce qui lui plaisait c'était cet instant même, au coté d'une ravissante et interessante jeune femme, avec la promesse future d'un baiser, d'une caresse... Et plus encore... Il regarda sa conquète et lui adressa un sourire de gratitude... *Ah si les femmes n'existaient pas, ce monde serait un enfer !* "Vous me voyez bien prit par mes pensées... Mais quelle idée aussi de vous inquiéter de mon sort ? Je vous regarde et n'y pense même plus ! Laissez moi vous regarder, et ne plus penser à rien d'autre..."lui dit il d'un ton taquin qui peu à peu se métamorphosa en un ton charmeur.

"Douce Mélissandre, dites moi, vous... Parlez moi de vous... Que je puisse boire vos paroles, douce musique pour accompagner ce beau rêve que je fais de vous voir à mes cotés..."

Narcisse ne sembla apprécier le sujet de conversation de Mélissandre.
Il lui répondit mais sans grande conviction, peut être avait-il juste envie de se changer les idées.
Mélissandre respecta ce choix.
C'était à son tour de passer à l'interrogatoire.
Elle se plia à l'excercice.

"Et bien c'est tresè simple, j'ai un don pour la divination que j 'ai exploité pendant mes études, ce qui m'a permis d'obtenir mon examen de professeur.
La directrice Mme Eidos, m'a alors offert mon premier poste à l'école."

Mélissandre enfonça de plus bel ses mains dans ses gants et une idée lui traversa l'esprit.
Non elle ne pouvait pas..ce n'était pas sérieux ...et pourtant elle en mourrait d'envie.

Elle lâcha le bras de Narcisse, se pencha rapidement et ramassa de la neige.
Elle forma une boule qu'elle lança sur Narcisse.

C'était osé mais elle avait elle aussi envie de s'amuser.

Narcisse souriait d'extase à écouter les paroles de Mélissandre, bien qu'une sourde inquiétude avait saisi son coeur en entendant que la demoiselle prédisait l'avenir. *Si jamais son don est développé, elle pourrait bien découvrir le pot aux roses !* Mais le fait qu'elle n'en sache encore rien le rassurait un peu : Elle n'avait rien vu, pourquoi verrait elle quelque chose à présent ?

Il n'avait pas d'a-priori particulier sur les devins et autres diseurs de bonne aventure, il ne s'imagina donc pas une seconde que Mélissandre pouvait feindre comme certains charlatans, mais il préférait penser que ce genre de dons étaient capricieux et cela lui plut que le dit don cacha ses manigances à la belle Mélissandre. Quel dommage s'il n'avait put passer ces quelques moments si doux avec elle !

Il souriait donc à sa belle, quand celle ci sans prévenir, le lacha prit une boule de neige et l'attaqua sans crier gare. Narcisse se la prit en pleine figure. Et quand la boule retomba, son sourire était toujours là, mais comme crispé, gelé comme les fleurs qu'il lui avait offerte, paralysé par la surprise.

Mais alors ses sourcils se froncèrent et son sourire se métamorphosa en une grimace espiègle et il dit : "Ah c'est comme ça !" Alors à son tour, il se jetta sur un tas de neige en arracha une boule et la jeta à son tour sur le professeur de divination, alors que sa main gauche, déjà en arrachait une autre...

Narcisse ne prit pas mal le geste de Mélissandre et même renchérit sur elle.
La bataille de neige était lancée et pour le moment il n'y avait aucun vainqueur à l'horizon.
Mélissandre prit la première boule de neige en plein dans le ventre, juste au moment où elle se redressait pour attaquer de nouveau Narcisse.

"Ah c'est comme ça, monsieur est joueur."

Mélissandre ne le rata pas et le boule de neige le toucha en plein torse.

Après quelques minutes de violents échanges de neige, Mélissandre se laissa tomber dans un monticule de neige en signe d'abdication.
Elle se rendait car elle était fatiguée et surtout ne sentait plus ses doigts.

"Vous avez gagné Narcisse, je me rends, je n'en peux plus et mes doigts sous mes gants sont surement violets."

De temps en temps un peu de jeu et de plaisanteries ne faisait pas de mal

"Joueur ? Moi ?" répondit il en jouant l'indignation. "Ah mais..."Splatch ! Nouvelle boule qu'il reçut en pleine poitrine. "Petite éffrontée ! ça va se payer cher !" en l'attaquant à nouveau, engageant par là une belle bataille de boule de neige.

Puis Mélissandre se rendit en s'éffondrant dans un beau monticule de neige immaculée. Une invitation pareille ne pouvait échapper au couturier joli-coeur ! Il s'effondra en riant à ses cotés, essouflé, les oreilles et le nez tout rouges, glacés par l'air vif de cette fin de journée.

Citation :

"Vous avez gagné Narcisse, je me rends, je n'en peux plus et mes doigts sous mes gants sont surement violets."

"Ah, ben ça tombe bien, comme ça, j'ai gagné... Moi aussi j'allais me rendre !"dit il avec un petit sourire "Quelle adversaire redoutable vous faites !" Et il rit à nouveau. Puis, il lui prit les mains, sortit sa baguette et demanda gentiment :"Permettez moi de réchauffer tout ça... Sechevit !" Un petit vent chaud vint sécher les gants de la jeune femme. Il les lui retira doucement, de manière très sensuelle, aperçut de ce qui pourrait être, puis tenant toujours ses petites mains rougies et glacées par la neige, il souffla dessus.

L'opération, rondement et parfaitement consciemment menée, l'avait placé au-dessus d'elle. Il plongea alors ses yeux bi-colores dans le regard de Mélissandre. Et dans un geste lent et tout à fait naturel, il s'approcha d'elle pour l'embrasser alors qu'elle était couchée dans la neige, ses cheveux d'or ébourifés par la bataille et négligemment posés autour d'elle.

Mélissandre avait reconnu sa défaite mais un peu trop tôt sûrement car Narcisse lui aussi allait se rendre.

"Vous aussi vous êtes un redoutable adversaire.
Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas amusée ainsi."

Elle avait froid et mal aux doigts.
La proposition que lui fit Narcisse de la réchauffer fut la bienvenue.
Mélissandre le laissa lui retirer ses gants, une fois ces derniers séchés et lui réchauffer les mains.

Tout allait bien...enfin presque, Narcisse profita de sa position par rapport à Mélissandre pour tenter de l'embrasser.
Mélissandre n'apprécia pas ce geste et se sentit opressée.
Elle se dégagea délicatement sur le côté et esquica aisni le baiser.

Il ne l'aurait pas si facilement, elle s'y refusait.
Ce n'était pas une proie.
Mélissandre se redressa et secoua la neige accrochée à sa cape.

"Nous devrions rentrer Narcisse, il commence à se faire tard et je ne tiens pas à attraper froid juste avant le bal"

Déjà elle se dirigeait vers le château

(coriace la bestiole )

*Argh ! Raté !* pensa Narcisse en voyant sa proie se défiler. Il ne lui restait qu'à présenter ses excuses et c'est d'un air penaud qu'il lui dit :"Oh, pardon... Je ne sais ce qui m'a prit... Pardonnez moi, je vous en prie..."

Déjà, sûrement fachée, *Rhô ! trop vite ! Trop vite ! Quel imbécile !* elle proposait de rentrer. Narcisse avait vraiment l'air triste et c'est résigné qu'il l'accompagna sur le chemin. Mais ses neurones fonctionnaient à cent à l'heure : *Comment retarder l'échéance ? Comment la garder encore un peu pour moi tout seul ? Comment rattrapper cette grosse bourde... * Pourtant, là couchée dans la neige, elle avait l'air d'accord, de l'attendre lui ? *Des fois, je ne comprends rien aux femmes ! * Mais il ne s'en plaignait pas. Là était toute la joie du sport, cette surprenante capacité qu'elles avaient à être imprévisibles...

En fait, il en venait à se demander si elle ne l'avait pas fait exprès... Juste pour l'embéter un peu plus, un genre de jeu pour se rendre un peu plus désirable... Et le pire, c'est que ça marchait ! A présent qu'elle s'était refusée à lui, il était prèt à tout pour la conquérir... A tout, même à abandonner les deux autres et toutes les autres aussi...

N'importe qui à connaître le couturier pour ce qu'il était aurait sut tout de suite qu'il était sincère et un pincement au coeur en pensant qu'il devrait se séparer de Fanny (ouille) ou de Samantha (Aïe) le faisait terriblement souffrir, mais cette même personne bien renseignée aurait sut aussi que ce sentiment, tout sincère qu'il était n'était qu'éphémère...

Grace au chamboule tout de Pan, il accompagnait déjà Fanny et Samantha par d'autres chemins, chronométrant chaque parcours afin de ne pas se croiser...

(Ou ça ? une bestiole ???? )

Narcisse sembla sincèrement navré de son attitude à l'égard de Mélissandre.
Cette dernière n'en voulait pas à Narcisse. il avait essayé et n'avait pas réussi. C'était le jeu...entre le chasseur et le chassé...non même pas Mélissandre ne voulait juste pas précipîter les choses et surtout garder le baiser pour un instant vraiment exeptionnel tel le bal de Noel.

Ils retournèrent au château.

Un epu avant d'être à découvert et visibles des élèves, Mélissandre échangea quelques mots avec Narcisse.

"Je te remercie pour ce moment très agréable et ne te inquiéte pas il n'y a pas de mal je préfère juste attendre un moment vraiment particulier comme le bal de Noel c'est tout.
Où nous retrouvons nous pour le bal mon cher Narcisse?"

Malgré tout, une certaine complicité s'était instauré entre eux pendant ce jeu et cette tentative de baiser car pour la première fois Mélissandre le tutoya

Citation :

"je préfère juste attendre un moment vraiment particulier comme le bal de Noel c'est tout."

Narcisse redressa un sourcil, lança un regard plein d'espoir à Mélissandre, et enfin son sourire revint. Il lui prit la main, et très solennel lui répondit :"Il sera inoubliable ! Belle Mélissandre ! Et j'attendrais cet instant magique avec patience et sagesse... Mélissandre..." souffla t-il en s'inclinant et en lui baisant la main.

A la question d'où aller la chercher, il décida qu'elle serait la première à y aller avec lui ! Autant s'y présenter en avance... "Je viendrais vous chercher au pas de votre porte quelques instants avant qu'il ne commence, voulez... Tu veux bien ?" Il venait à peine de remarquer qu'elle l'avait tutoyer et dans son coeur une petite musique joyeuse résonnait de l'entendre ainsi briser cette barrière entre eux... Bientôt, bientôt, elle serait à lui et il en éprouvait d'avance un immense bonheur...

Il la laissa s'éloigner vers le chateau, lui toujours caché des fenêtres du chateau par les dernières frondaisons de la forêt... Il la regarda partir un moment, souriant, et en chantonnant "Bras de bois... Des clefs aux doigts... Des cordes pour tendons.. Agite-nous... Agite-moi... Fais l'arpège... Sature le son... Qui de nous deux... Inspire l'autre... Oui je joue... D'un sixième membre... A la forme de tes hanches... Ventre à ventre... Elégante compagne..." * il prit la direction de Mivia Town afin de paufiner son plan pour le Bal...

(La suite par LA)

* "Qui de nous deux ?" de M