Ce n'est pourtant qu'une baguette .

[ hop ! voici mon achat ! J'étais chez Golby]

Charles venait de sortir de la banque, et bon sang de bon soir, c'était bien la première fois qu'il rencontrait quelque chose qui lui donnait tant de palpitations à sa simple vue ! Cependant, il semblerait qu'il faille s'y habituer, se Gobelin tout moche était l'un des banquiers de Mivia Town, et ils seraient surement amenés à se revoir.
Charles avait donc divagué un certain temps dans les rues, avant de se souvenir que son premier achat devait être sa baguette magique. Malgré toute la froideur dont il savait faire preuve, il ne pouvait s'empêcher de sentir la hâte se rependre en lui à la simple pensé qu'une baguette allait lui appartenir personnellement. Il n'aimait pas cette excitation pourtant si douce qui lui chatouillait l'échine, il se sentait moins maître de lui-même ... non d'un hibou grand duc ! C'était des plus dérangeant !
Sans doute s'agissait il de son côté enfant qui persistait toujours, en effet quel enfant âgé de onze ne serait pas extrêmement impatient à l'idée de tenir dans ses mains une baguette qui lui serait entièrement destinée? Et bien Charles Volepiaire avait dans l'idée qu'il ne serait pas de cela, mais qu'il le veuille ou non, il n'était pas si différent des autres. Aaaah, que penserait sa mère si elle le voyait dans un tel état émotif, elle qui lui avait toujours appris à ne pas se laisser submerger par ses émotions.

Quoi qu'il en soit, il devait acheter cette baguette, il se trouva donc devant l'entrée de la boutique. Il leva la tête pour l'observer, elle avait une apparence relativement ancienne, des poutres apparentes, on la croirait sortie du moyen-âge. cela plus à Charles, qui décidément n'aimait ces boutique sorcières qui voulaient se donner un style moderne.
Charmé par cette apparence extérieure, il entra, et fut aussi positivement charmé. Charles aimait le fouillis il aimait que les choses n'aient pas de places précise, mais qu'on les retrouve toujours, et c'est l'impression que lui donna cette boutique. Il était très tôt le matin, Charles était peut être le premier client de la journée, très matinal le garçon, cependant il ne doutait pas que d'autres clients allaient arriver dans peu de temps.

Le commerçant n'était pas présent, étant de nature plutôt patiente, Charles ne s'en inquiéta pas, et s'approcha du comptoir. Il y vit un mot du propriétaire annonçant qu'il fallait sonner, et qu'il n'était pas très loin. Charles s'accorda un léger sourire, puis appuya délicatement sur la sonnette avant d'aller paisiblement s'asseoir sur l'un des bancs de bois mis à sa disposition.

La sonnette sonna paisiblement lorsque le jeune garçon s'en servit.

Quelques minutes plus tard, un vieil homme au pas alerte fit son apparition au fond du magasin, par une porte ancienne et mystérieuse. Parcourant ses rayons encombrés, l'homme se positionna à coté de son comptoir, une boite oblongue à la main.

Regardant le jeune sorcier d'un air bienveillant, il accueillit celui-ci.

"bonjour M.Volepiaire je suis ravi de vous voir ici. Vous venez certainement pour ceci."

Dit il en ouvrant la boite, qui révéla une baguette de bonne taille, posé sur un fond de velours.

"Prenez cette baguette dans votre main, et concentrez vous pour l'amadouer. Pour celà, pensez à quelque chose qui compte beaucoup pour vous, que ce soit quelque chose de réel ou non. Allez y."

Endymion laissa l'enfant faire ce qu'il avait à faire.

Charles avait sorti un sandwich, oui, le jeune garçon se baladais toujours avec un sandwich sous la main, et pourtant il était maigre comme un clou. Ainsi étaient les dures lois de la génétique ! Sa mère avait elle aussi de véritables manches à balais en guise de membres inférieurs et supérieurs, sa sœur à l'inverse avait une légère tendance au surpoids, comme la grand-mère. Grand mère qui d'ailleurs décéda avant sa naissance. Bref, l'on pourrait parler pendant des heures des divers faits qui rythmèrent l'histoire palpitante de la famille Volepiaire, mais le vendeur de baguettes magiques vint finalement se présenter à Charles. Ce dernier qui avait certes un gros appétit, mais qui était cependant doté de ce que l'on appelle, "Les bonnes manières", envers ses aînés, rangea son sandwich.
Il se leva du banc et commença par observer le commerçant de ses yeux pâles. Cependant, cette attitude à priori imperturbable se brouilla lorsqu'il entendit son nom. Il détourna son regard vers le visage du vieil homme, et le fixa avec une perplexité et une incompréhension des plus évidente. Son regard était une question à lui seul, et de la bouche de Charles ne s'échappa que ces mots habituels,

" Bonjour, je suis ravi de m'y voir aussi. "

Charles avait un sens de la conversation des plus surprenant, mais jamais il ne s'en était rendu compte. Après avoir scruté le visage du sorcier, il regarda avec une grande et rare attention la boîte qu'il lui présenta. Il comprenait le baguette se trouvait dedans, et il hocha la tête lorsque Monsieur Sélestin lui demanda s'il était venu pour cela. Il ouvrit la boîte, et Charles y découvrit la baguette. Son coeur se mis à battre un peu plus vite, et cela occasionna un froncement de sourcil chez le garçon. Quel organe stupide que ce coeur !

On lui demanda de prendre cette baguette, et de se concentrer sur quelque chose qui lui était cher. Exercice des plus difficile pour le garçon qui ne savait pas voir l'affection qu'il avait pour ce qui l'entourait. Tout ce qu'il voyait c'était des choses qu'il aimait faire, des gens avec qui il aimait être, mais de là parler de "choses qui comptent".
Charles poussa un espèce de soupir, conscient de l'effort que tout cela allait lui demander, il prit la baguette, et ferma les yeux, voulant s'aider de souvenirs. Comme à son habitude, me^me pour trouver quelque chose d'aussi abstrait, il s'y pris de manière très méthodique, et pensa que ce qui comptait le plus pour lui devait forcément être lié à un souvenir très fort, peut être la découverte de ses pouvoirs. Cela lui sembla être une bonne piste, il se projeta alors ans sa tête, cet extrait de vie comme un film. C'était le jour où sa soeur avait faillit avoir un accident. C'avait été un jour important non ? Au vu du repas qui avait suivit, et de la réunion familiale, ça avait du l'être. Il se concentra donc sur sa soeur, il l'avait sauvé, et avec du recul le souvenir du désespoir et de la triste lucidité qu'il avait ressentit ce jour là le frappé en pleine tête ( peu de choses atteignent le coeur de Charles Volepiaire). Voila, ça soeur, c'était peut être elle la plus importante.

Endymion surveillait les émotions de cet étrange garçon qui semblait ...ne rien ressentir. Passé l'étonnement, Endymion resta concentré et attendit d'en voir plus. Ce qui ne tarda pas à arriver. Charles revisitait l'événement qui avait marqué sa tendre enfance. La baguette quant à elle semblait inactive, ce qui inquiéta légerement Endymion, même s'il n'en laissa rien apparaitre.

Puis la baguette se mit à luire et Charles le ressentit aussi. En effet la baguette s'imisca dans les souvenirs de Charles, qui tout à coup vécut plus intensèment la scène, et d'autant plus qu'il la vit du regard de sa propre soeur. La peur, la voiture qui se précipitait sur elle, un cri ...puis plus rien. Une sensation étrange, blottie dans les bras de son frère, puis le ravissement de sa mère.....Charles ressentait alors un meli mélo de sentiments diffus et pourtant si forts.

Endymion prit alors la parole.

"Bravo, ce fut difficile mais vous y etes arrivé. Voyez vous votre baguette est faite dans un bois de chene, solide et inflexible, et renferme une plume d'aiglon. Cet aigle enfant n'a pas totalement toute la retenue et l'impériosité de son adulte, et a en lui l'impétuosité de la jeunesse, qu'il garde pourtant enfermée en lui. Ce qui en fait un animal d'apparence très froide ...Et pourtant."

Endymion n'en dit pas plus, laissant le mystère des mots faire son oeuvre dans l'esprit de Charles qui comprendrait aisément ce qui restait indicible.

Il sortit un pot d'onguent et le tendit au jeune homme.

"Voici un onguent d'entretien, une onction par semaine durant 10 minutes vous aidera à conserver votre baguette en parfait état. La baguette vous coutera 25 MA. Mais peut etre avez vous des questions?"

Les choses, se passaient vite, trop vite pour Charles qui ne savait pas gérer les sentiments, et là, qu'elle bourrasque! Sur le moment il ne réalisa même pas qu'il était en train de vivre la situation du point de vue de sa soeur. Il fut d'abord surpris de voir ce chat, d'avoir envie de le caresser, puis de traverser la route, il entendit un cris, son cris, mais il lui fit une impression totalement inédite, ce cris lui déchira le coeur, plus encore que la soudaine prise de conscience de cette voiture qui allait sans nul doute lui foncer dessus. Il savait peu de chose sur la mort, mais la perspective de la rencontrer sitôt le tétanisa, il fallait qu'il bouge, qu'il essai au moins, mais ses sentiments prenaient le pas sur sa raison. Il réalisa à quel point la scène avait été intense pour sa soeur; si elle l'avait marqué, cela devait être encore pire pour sa soeur. Cette explosion de sentiment lui explosait le coeur et la poitrine, et le faisait souffrir bien plus que ce qu'il aurait cru. Si bien qu'il en perdit connaissance, il sentit des bras chauds et tendres mais pourtant animés d'une étrange force passer derrière son dos et sous ses jambes, et il lui vint l'idée qu'il serait bien resté comme ça toute la vie. Pour la première fois, l'impression d'être protégé par quelqu'un d'autre lui paraissait très agréable. Toujours dans ce sentiment de confort et de protection il retourna à la maison, et au contraire de la première fois, où il n'avait pas pleinement profité de la joie environnante, il se mêla cette fois à la fête de la famille. mais ce qui le surprenait le plus, c'était cette chaleur constante qu'il avait au fond du ventre et cette impression que les émotions circulaient en lui aussi aisément que le poisson dans l'eau. puis doucement cette chaleur disparu et il retrouva son corps à lui, car le voila revenu dans la vieille boutique du baguettier. Cet experience avait été très forte pour lui, et il essuya une larme sur le coin de l'oeil, tout en fronçant les sourcils, gêné de se trouver aussi émotif. Tout d'un coup il lui prenait une envie de voir sa soeur, de la prendre dans ses bras, de la rassurer, même si elle n'avait plus peur. Il prit quelques bouffés d'air, puis se calma de lui-même, tout doucement.
Il ne savait pas encore si il devait considérer cette baguette comme la sienne, mais la voix calme de Mr Selestin l'éclaira sur cette question, en le ramenant tout doucement à la réalité. Charles fit un effort pour se concentrer sur ce qu'on lui disait à présent, prenant le sujet très à coeur, et ce n'était pas courant.

Il hocha la tête, ne se sentant pas encore capable de bien articuler les mots, mais il avait bien entendu les paroles du vieil homme, et dans un instant de lucidité compris de la même manière la comparaison avec l'aiglon. Cette baguette lui allait très bien, et il était persuadé qu'elle serait capable de le guider mieux que personne. Il lui offrait le privilège de lire en lui. Pendant l'explication, le regard du garçon c'était pausé sur elle, et la regardait, fermement agrippées par ses doigts, il la serra un peu plus fort avant de reporter son attention sur l'onguent qui lui était présenté. Il laissa monsieur Endymion lui expliquer son utilisation, bien que Charles la connaisse déjà et l'attrapa doucement,

" Oui, j'ai une question ... heu ... Je pourrais avoir un étui aussi ? "

C'était la seule question qu'il avait. Il devait prendre soin de cet objet, il ne savait pas trop pourquoi, il en avait envie, tout simplement. Il n'avait pas d'autre question, cette baguette était faite pour lui, elle ressemblait à Juliette, et le comprenait, elle savait comment lui parler, et son seul contact lui faisait du bien.

Endymion regarda le jeune homme devenir tout d'un coup pensif et étrangement concentré, ce qui dénotait par rapport à la première impression que le garçonnet lui avait laissé.

Perdu dans ses pensées, Charles ne semblait pas prêt de revenir à la réalité, ce qu'il fit toutefois, lui posant la question de l'étui.

"Un étui simple est fourni avec la boite. Il ne possède pas de vertus particulières si ce n'est de protéger votre baguette comme n'importe quel autre morceau de tissu de bonne qualité. Si vous souhaitez quelque chose de plus fantaisiste ou pratique, comme des étuis qui adaptent leur forme ou leur couleur à vos vêtements, je peux vous en proposer plusieurs modèles. "

Il indiqua une petite vitrine sur la gauche du garçon, où étaient exposés différents modèles: de l'étui simple au range-tout brodé, en passant par le rigide et les modèles caméléon.

Endymion laissa Charles faire son choix.

Charles se sentait encore dans une sphère un peu à côté du monde réel, mais il suivait quand même très bien la situation. c'est vrai qu'il avait déjà un étuit avec, mais il voulait quelque chose qui protège bien, et joliement son trésor. Il suivit donc le baguettier, d'une démarche un peu rêveuse et chancelante. Finalement ils se retrouvèrent devant les étuis, il les observa avec attention.
Après de nombreuses hésitations, il hopta pour un étui qui s'intègrerait à ses habits, c'était bien pratique.

Il en attrapa un décoré, avec une jolie chouette brodée de manièretrès simple avec du fil blanc uniquement. L'étui quand à lui était de couleur originelle noir.
Il le tendit à Mr Selestin,

"Je vais prendre celui ci s'il vous plait. "

Demanda-t-il très poliment comme à son habitude. Décidément Charly aimait vraiment bien les chouettes. peut être qu'il irait s'en acheter une un de ces jours.

Endymion hocha la tête au choix du jeune homme:

"Très bon choix, simple et efficace."

Il rangea l'étui avec la baguette et tendit l'ensemble à Charles.

"Et voilà, celà nous fait un total de 30 MA. 25 pour la baguette et 5 pour l'étui."

Dit il avec un sourire aimable.

Charles fut bien content d'avoir l'approbation du vieux bonhomme quand à son choix, même si il je le montra pas.
Il pris délicatement l'ensemble : balguette-étuit dans sa main, et le fixa à son pantalon, bien fier de lui, ça faisait chouette.

Il déposa ensuite avec engouement 35 MA 25 sur le contoir et salua le baguettier,

"Bonne journée, monsieur et à bientôt. "

il s'en alla s'en un sourire, mais sa satisfaction n'en était pas moins visible par la sérénité que son visage affichait et la démarche calme avec laquelle il évoluait dans Mivia Town.

[ vroom vroom vrooom ]

(en fait c'est 30 MA tout rond lol)

Endymion eut un sourire amusé devant la réaction du jeune homme qui s'était trompé dans la monnaie qu'il lui tendit.

"Tenez, reprenez ces 5MA 25, le prix est de 30 MA tout court!!!"

Il dit ceci avec une indulgence amusée.

Puis le jeune homme sortit de la boutique, partant continuer ses achats.

"au revoir M Volepiaire"

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