Retrait pour un Von Bretzel

Derrière le garçon replet, arriva un vieil homme au nez tordu et aux cheveux gris mi-longs. Vêtu d'un trois pièce gris de bonne coupe et d'une ample cape noire, il se renfrogna en voyant qu'il allait devoir attendre son tour. Ses yeux perçants, à la limite de la malveillance, découpèrent chirurgicalement la pièce, le gobelin et la crevette obèse qui le précédait.

Arnold prit la bourse que Golby lui lança et lui retourna son regard mauvais.

"Votre père est bien plus respectueux des grandes familles que vous!! Croyez moi qu'il saura comment vous traitez vos clients importants!! Mon père saura bien assez tot de quelle manière vous me traitez ici!!"

Après quoi il se retourna rapidement et fonça vers la sortie....ou plutot vers le ventre du vieil homme qui se trouvait derrière lui!

Il plongea la tête la première dans ses cotes, et marcha de tout son poids sur ses pieds.....ce qui n'était pas anodin vu la quantité de graisse qu'il tenait. Pour en rien arranger, il laissa des traces de sa dernière dégustation de chocolat sur le manteau du vieil homme. Il leva les yeux vers lui, plein de fureur.

"Non mais vous ne pourriez pas faire attention espèce de vieux débris!!! Pourquoi vous vous tenez si près de moi? Vous venez me voler c'est ça?"

Attrapant sa bourse il prit la direction de la sortie.

Avec une vivacité et une vigueur exceptionnelle pour son âge, le vieil homme, d'un geste précis de sa main gantée, saisit l'oreille gauche du vaurien qui venait, non seulement de le bousculer, mais de gravement lui manquer de respect.

"Jeune homme, grinça-t-il, lorsqu'on se montre aussi maladroit envers une personne âgée, il est de coutûme de lui faire ses excuses."

Sa voix charriait des icebergs, et la pression de ses doigts osseux augmenta sur l'oreille à la propreté douteuse du morveux si arrogant.
Il avait mal aux pieds et aux côtes, mais la colère, pour l'instant, lui permettait de ne pas s'en plaindre.

"Et lorsqu'on se montre aussi sot et grossier que vous, il est d'usage de présenter ses excuses deux fois."

Il résista à l'envie qui le démangeait de lancer immédiatement un maléfice au sale gosse. Qu'est ce qui conviendrait le mieux ? Il avait l'embarras du choix, il en connaissait tant... Dont certains ne se remarqueraient même pas... Un bon vieux maléfice de rectitude morale ne serait pas de trop pour cette engeance bouffie d'orgueil. Et de sans doute un paquet de sucrerie également, en fait.

"J'attend."

Darius attrapa l'oreille d'Arnold avec un geste qui démontrait une sourde et ancienne pratique, et il ne put retenir un petit cri de douleur et de frustration.

"Lachez moi vieux machin!!! Vous n'avez pas le droit, je vais me plaindre à mon père!!! Lachez moi!!!"

Il aurait bien essayé de se débattre pour faire lacher prise à son "adversaire" mais celui-ci avait visiblement trop l'habitude de ce genre de situation pour le laisser s'échapper

(j'extrapole un peu sur ta "technique" mais j'imagine qu'elle colle à ton perso, mais j'éditerais si tu le souhaites ^^)

Le yeux froids du vieil homme balayèrent rapidement la banque et un sourire méchant déforma ses lèvres.

"Votre père ? J'ai l'impression qu'il n'est pas ici...
Mais vous préférez sans doute qu'il reçoive par hibou un dépôt de plainte contre son fils pour coups et injures ?
Vos excuses, jeune homme. J'attends toujours."

Ce morveux commençait sérieusement à le mettre hors de ses gonds, et Darius envisagea vraiment de l'ensorceller pour lui apprendre les bonnes manières...
Un gamin aussi orgueilleux ne pouvait pas avoir trente-six origines : c'était soit un Sang-Pur de la plus haute famille, soit une vermine du ministère. Dans les deux cas, une bonne leçon ne pouvait lui être que salutaire !

Darius commençait à se lasser du grossier personnage qui se tortillait pour essayer de dégager son oreille.
Visiblement, il n'y avait pas une once d'intelligence dans la tête de ce gamin d'où sortaient des injures aussi sottes qu'inadaptées. Parler de manière civilisée ne menait visiblement à rien...
Ah... Pourvu que ce sale crabe ne vienne jamais dans son cours...

Le vieil homme n'avait pas envie de se colleter avec ça toute l'après-midi, aussi, il décica d'en finir.
Mentalement, il exhuma la vieille formule de politesse de ses souvenirs. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu le plaisir d'en fait usage.
Il passa brièvement sa main gauche, grande ouverte, devant le visage de l'enfant en la récitant mentalement. Il aimait bien faire usage de la magie sans baguette.
Une fois le maléfice lancé, il braqua ses yeux de rapace sur le morveux et lâcha enfin l'oreille d'Arnold.

"J'attends encore vos excuses."

Attendant avec amusement la réaction de l'odieux petit personnage, il fit distraitement disparaître la tâche de chocolat gluant qui souillait son élégant (et cher !) costume gris.

Arnold se débattait toujours de son mieux, sans succès.

Puis, le vieux professeur le fixait toujours de son regard, puis passa sa main gauche grande ouverte devant ses yeux, à la manière d'un jedi.

Sans savoir pourquoi, Arnold se sentit tout à coup mal à l'aise.

Il tenta une dernière tentative et lança:

"Lachez moi nom d'une pipe! Vous n'avez pas le droit!"

Tout d'un coup il sentit une pression sèche, tel un coup de pied, l'atteindre à l'arrière train.

"Aie!"

Du coup, il s'échappa de la main de Darius, et tomba à terre, déséquilibré.

Il tenta de se retourner et de se relever précipitamment, mais se prit les pieds dans la cape et s'éloigna en rampant, histoire de se mettre hors de portée de l'horrible bonhomme.

Il put enfin se relever, jeta un regard mêlé de haine et de stupeur au vieil homme:

"Qu'est ce que...."

Il doutait lui même de ce qui avait pu se passer. Quelqu'un l'avait il frappé? Etait ce une entourloupe de la part du prof, ou peut être du banquier lui même.

En tout cas, il ne resterait pas plus longtemps à proximité de cet affreux vieillard et il déguerpit vers la sortie....

Darius haussa un sourcil. Au lieu de s'excuser platement, le morveux s'était vautré au sol et rampait comme une limace.
C'était amusant, certes, et un léger sourire releva le coin droit de ses lèvres minces.
Mais ce n'était pas exactemet ce qu'il escomptait...
Il n'avait pas perdu la main, tout de même ! A moins que l'enfant ne soit trop bête pour comprendre la façon de marcher de la formule de politesse ?
Bah... Quoi qu'il en soit, son agresseur en retirerait suffisemment de désagréments, c'était l'essentiel...

Aussi, il chassa de son mieux cet épisode facheux de ses pensées et se retourna froidement vers le banquier :

" Je suis Darius Hautecaste, professeur d'étude des runes. C'est pour ouvrir un compte."

Il se serait bien frotté les côtes, mais on a sa fierté, quand même.

(j'ai zappé un truc tiens...lol....Arnold va avoir chaud aux fesses....D'ailleurs une question: que se passe t'il si le gamin ne s'excuse pas? Le sort abandonne ua bout d'un certain temps?)

(HJ : Les sorts ne se lassent pas, cher Arnold... Tu risque effectivement d'avoir chaud aux fesses ! ^^)

- "Non. Merci." fit le vieil homme avec un haussement de sourcil appréciateur devant la célérité du banquier.
On avait beau critiquer les gobelins, Darius lui, les trouvait très compétents.

Il inclina la tête pour saluer Golby et se dirigea dignement vers la sortie, bien déterminer à aller de ce pas porter plainte pour agression.
Non qu'il souffre tant que cela.
C'était juste pour agacer le fameux 'père" tout-puissant de l'ignoble crevette. Oui, ça fait tellement de bien, parfois, d'être mesquin...

Assis devant la porte, se trouvait le pauvre Arnold, les joues et les yeux rouges....une voix le rappelant inlassablement à l'ordre au fond de l'esprit.

Citation :

*Excuses toi.....excuses tooiii*

Repetait elle dans sa tête.

Du coup, Arnold dut attendre al sortie du vieux professeur.

Ainsi lorsque celui-ci se trouva pointer son nez devant la porte, il se jeta à ses pieds en pleurant.

"Je m'excuses mais arretez celà c'est horiiible."

Arnold ne sentait plus les coups, mais la pêur qu'ils recommencent le tarabuster....

Ses yeux froids, sans pitié dévisagèrent le garçon qui semblait faire acte de contrition. Semblait. Mais aussitôt qu'il serait libre, il retrouverait sûrement toute sa morgue...

"Jeune homme, tant que vous vous montrerez poli, vous n'aurez absolument rien à craindre. Soyez courtois, respectueux... Correct en un mot, et vous oublierez même qu'un sort pèse sur vous. Je ne vais certes pas le dissiper maintenant, ce ne serait pas honnête de ma part. Venez me voir dans deux jours et nous verrons. Je suis Darius Hautecaste, mon bureau est au premier étage de l'école.

Au revoir, jeune homme."

Et le vieil homme s'éloigna dignement dans Mivia Town, à la recherche d'un endroit tranquille où il pourrait masser ses côtes endolories !!