Samantha à La Cape Ella[terminé]

Ce jour là encore, le magasin était bondé. ça faisait 15 jours que ça durait. Heureusement, depuis quelques jours, jour où il avait aussi reçu le hibou de Samantha, Narcisse avait une petite aide : Razboudine une elfe de maison. C'est elle qui bondissait de client en client tandis que Narcisse créait robes sur robes, tenues de soirée pour hommes sur tenues de soirée...

Le couturier commençait à avoir des cernes sous les yeux, surtout qu'il ne dormait pas, attendant avec anxiété et impatience mélangées les invitations qui, pour lui, viendraient tôt ou tard de la part de l'intrépide Fanny et de l'insaisissable Mélissandre ! Mais hélas, il ne savait pas encore comment il allait les emmener toutes les trois au bal !

Quand Samantha entra dans le magasin, il laissa le vieil homme qu'il habillait sur le champs, mais surtout en caleçon et chemise, tout grlottant et qui n'osa rien dire au couturier à part "Euh... et moi ?" et traversa tout le magasin pour venir à sa rencontre.

Arrivé à sa hauteur, il lui prit délicatement la main, s'inclina pour la baiser, puis se redressa radieux. "Chère... Chère Samantha ! Quelle joie de vous revoir ! J'ai bien reçu votre message et..." son visage s'était illuminé "je serais enchanté de vous accompagné... oh..." sa voix s'en étouffait d'émotion.

"Mais vous ne venez pas pour moi, n'est ce pas... Vous venez pour vous ?! Pour que je conçoive pour vous la plus belle des robes. N'est ce pas ?" dit il dans un sourire coquin. Et tout en lui souriant, il la fit tourner doucement sur elle-même. "Est ce que ma ravissante Samantha a une idée de la coupe qu'elle désirerait, ou de la couleur ou même d'un petit détail qu'elle aimerait voir sur sa robe ?"demanda t-il comme s'il parlait de gourmandise.

C'est que croquer cette jolie personne ne lui déplaisait pas. Mais hélas, pour l'heure, il ne pourrait se mettre sous la dent que ses mensurations si parfaites... "Je vais prendre vos mesures... Ne bougez plus... Conficiendam Metiri !" dit il tout en écoutant les exigences de sa belle. Des paillettes s'élevèrent du sol et engloutirent le professeur de soins aux créatures magiques et Narcisse, les yeux fermés, en savoura tous les creux, toutes les courbes, avec un délice que les paillettes seules dissimulèrent aux yeux de sa cliente.

Samantha avait remarqué une robe de bal disponible à la location qui lui plaisait quand elle aperçut Narcisse s’occupant d’un client. Elle avait d’abord entreprit de le rejoindre mais se ravisa aussitôt devant l’entreprise, elle avait à peine fait un pas qu’elle manqua d’être bousculée. La jeune femme n’eut cependant pas à attendre longtemps car le couturier abandonna ses activités pour elle. Elle eut un sourire amusé à la vue du vieil homme embarrassé puis se laissa à nouveau charmer par Narcisse qui l’accueillit comme une reine.

"Je suis ravie de vous revoir également !" lui affirma-t-elle avec des yeux étincelants. Et à l’annonce de la réponse du couturier elle adressa à celui-ci un sourire à la fois charmeur et taquin. "Vous me faites là un grand plaisir, beaucoup de dames vont être jalouses !"

Samantha voyait bien les regards d’envie que lançaient certaines clientes à Narcisse, ainsi que ceux, plus méchants, dont elle faisait l’attention. En vérité quand elle avait apprit la préparation du bal elle avait immédiatement pensé au séduisant couturier qui s’était montré si prévenant envers elle. La jeune femme avait été séduite, et, il faut dire aussi qu’elle ne connaissait pas beaucoup d’hommes à Elementia… Elle n’allait tout de même pas inviter le gobelin de la banque de Mivia Town !

"En effet, je venais pour vous confier la confection de ma robe. Mais je vois que vous avez beaucoup à faire avec tous ces clients… Ne serait-il pas plus simple de la louer, cela vous enlèverait une tâche supplémentaire..." En vérité, Sam préférait de loin une tenue qui aurait été faite pour elle, et elle envisageait déjà la réponse de son interlocuteur à ce propos, mais elle préférait s’assurer qu’il ait le temps de s’occuper plus particulièrement d’elle sans délaisser ses autres clients.

Elle répondit donc aux précisions que demandait le couturier. "Les robes bouffantes ne sont pas trop à mon goût, ma préférence va pour celles qui suivent la silhouette jusqu’au sol… Ceci-dit je suis persuadée que vous seul êtes capable de me faire changer d’avis alors je suis ouverte à toutes vos propositions." Comme elle remarquait le sens équivoque de sa phrase elle rigola, un rire discret et clair qu’elle apaisa tandis qu’elle continuait "Je ne sais pas quelle couleur m’irait le mieux, mais ayant déjà les cheveux et les yeux noirs peut-être faudrait-il éviter les couleurs sombres ? Qu’en pensez-vous ?"

Le sourire mutin qui était apparu sur son visage quand elle avait parlé de « propositions » se révéla à nouveau quand elle sentit la magie l’entourer. Elle ajouta une fois le sort finit, et toujours le visage rayonnant : "Je fait confiance à vos mains expertes, je suis sûre que quoi que vous fassiez se sera exquis !"

Razboudine qui apportait quelque chose au vieux monsieur en caleçon, s'arréta au niveau du couturier et de la jeune femme et leva son regard bleu glacier avec un air clairement réprobateur *Allez ! Encore une autre ! Le maître a le feu au derrière ! Quelle honte !* Et elle reprit sont travail dès qu'elle se rendit compte qu'on l'avait vu. Mais pas tout de suite quand même, pour bien montrer ce qu'elle pensait de tout ça.

Là bas, le vieux monsieur qui avait espéré de la petite elfe émit un petit "Heu..." en la voyant tarder. Il avait ses deux mains sur lui dans une position assez ridicule, s'en rendait compte et rougissait de honte. L'elfe se précipita sur lui et lui tendit la grande cape pour le couvrir qu'elle apportait.

Citation :

"Vous me faites là un grand plaisir, beaucoup de dames vont être jalouses !"

dit elle, rappelant à Narcisse sont petit probleme d'emploi du temps avec ses deux autres conquètes... "Ah !" dit il un peu géné. *Saurait elle pour Fanny et Mélissandre ?* une sueur glacé d'effroi lui parcourut le dos. Mais il fit tout de même l'effort de lui sourire au cas où sa phrase n'aurait été que fortuite....

Samantha proposa de louer sa robe afin de ne pas surcharger encore d'avantage le travail de Narcisse. Celui ci leva un sourcil d'indignation et gronda gentiment la jeune femme : "Voyons, voyons ! Pour vous ? Je n'aurais pas assez de temps ? que nenni belle dame, vous aurez votre robe, plus splendide qu'aucune autre ! Magnifique, mais si peu de chose comparée à votre beauté..... "Ting, un grand sourire...

"D'ailleurs, je vous ai bien entendu. Il serait peu délicat de ma part que je vous fasse changer d'avis..." sa voix se faisait plus rauque au fur et à mesure qu'il s'approchait d'elle, derrière son dos. Bientôt, c'est dans sa nuque qu'il souffla :" ... D'autant que vous serrez de près est mon rêve le plus cher... Que ma robe le fasse pour moi tandis que je patiente après vos délicieuses faveurs... " Le bougre avait bien retenu ce qui fit rire la jeune femme... *ouverte à mes propositions ? mmh...*

"Attention, c'est parti !" lui souffla t-il encore au moment où la petite Razboudine passait par là et le fixait de son regard répprobateur. Il la vit, la fixa surprit, puis s'énerva après elle et lui fit une horrible grimace, mais elle était déjà repartie...

*Où est ce que j'en étais moi ?* Il se souvint très vite en se tournant vers Samantha. Il leva sa baguette et une main sur sa taille, il la fit tourner très lentement alors qu'un tissu gris bleuté venait enserrer son corps. Il s'écarta et commenta : "La corolle d'une fleur sera votre écrin, d'un bleu argenté elle sera colorée, ..." puis agitant sa baguette... "de perles de rosée parsemée enfin..." de petite perles vinrent souligner le décolté, puis quelques unes les bords de la corolle, au niveau des genoux. "Mais qui dit corolle, dit fleur..." Il s'arréta et regarda les jambes nues de sa cliente. "Le liseron et sa coupe parfaite, feront notre bonheur, si d'un peu de bleu argenté, d'un liserais on le souligne et d'un blanc très pur il soit teinté..." Il s'écarta encore et regarda... "Mmh.."

"Accio barette ! Accio ruban !" Une grande barette et un ruban arrivèrent dans sa main depuis le comptoir. Il fit quelques passes au dessus pour les accorder à la robe puis glissa ses doigts dans les cheveux du professeur. Il les souleva et les attacha haut sur sa tête. Il ajouta la barette, et murmura : "Une fleur oui, mais c'est l'armure d'une guerrière... " Enfin après avoir attiré une paire de gants de satin blanc de la même façon, il l'aida à les enfiler, et lui prit la main du bout des doigts pour la faire se retourner sur le grand psyché qui était soudain là.

Et il s'inclina devant elle et son reflet... (ICI)

Samantha nota chaque compliment, soulignés bien entendu d’un sourire qui en disait long. Narcisse se rapprocha d’elle, la frôlant et la tentant avec ses propos tournés poétiquement, bien que très clairs… Sam sentit son corps se réchauffer sous l’effet de cette flatterie, et cela se remarqua sur ses joues pâles qui se teintèrent alors d’un rose naturel.

*Quel charmeur ! Sa cours est très agréable… Hum… bon, bon je reste une cliente pour le moment*

Alors qu’elle pensait qu’une distance plus professionnelle serait préférable pour l’instant, Samantha croisa le regard unique du couturier et un frisson la parcourut. Depuis toujours elle se laissait séduire par quiconque ayant un regard intense comme celui de Narcisse. En effet, le regard de l’homme avait une particularité qui la transperçait. Elle se sentit totalement démunie face à ses prunelles de couleurs différentes et n’eut de choix que de poser son propre regard sur… un elfe de maison !

*Tiens, je n’avais même pas remarqué qu’il était là !*

La jeune femme, en parfait professeur des créatures magiques, se mit à étudier ses proportions, sa couleur foncée d’une nuance agréable à l’œil, et sa moue dubitative. Elle trouva ce petit être tout à fait charmant, si ce n’est qu’il ne semblait pas tout à fait satisfait. Loin de se préoccuper de cela, Samantha lui sourit tendrement et le couva du regard quand il repartit à ses activités. Elle n’eut malheureusement pas le temps de demander des renseignements sur cet employé car déjà Narcisse s’occupait de sa robe.

Samantha se laissa faire sagement, confiante et posée, écoutant avec délice les explications de Narcisse, qui sonnaient comme un poème d’amour. Elle ferma les yeux, se prêtant au jeu d’imaginer par elle-même le résultat.

*Bleu et argent ? Parfait. Une fleur donc… Je suis curieuse de voir cela !*

Un sort lui parvint à l’oreille, et Sam ouvrit les yeux pour découvrir que Narcisse s’affairait sur sa coiffure. Elle ne fit pas un geste, le laissant manier ses cheveux pour compléter la parure qu’il avait créée. La jeune femme enfila enfin les gants de satin blanc qui lui firent immédiatement penser à sa robe de mariée. Elle chassa aussitôt ce souvenir d’un mouvement de tête discret et se laissa guider par le couturier vers un miroir.

La jeune femme eut peine alors à se reconnaître. Elle cligna un moment des yeux pour s’assurer que la magie ne s’envolerait pas mais non, c’était bien la jeune fille un peu rebelle qui allait au bal d’Elementia en pantalon qui se tenait là. Samantha observa chaque détail de sa robe, les reflets du tissu et ses cheveux relevés dont quelques mèches osaient s’échapper pour plus de naturel. Elle aimait cette image mais quel mot aurait pu le dire ?

"Oh Narcisse ! C’est…" Elle chercha un moment le qualificatif qui conviendrait, mais en existait-il seulement un ? Se tournant vers lui, son sourire fut la seule chose qui compléta la phrase laissée en suspens.

"Vous êtes un magicien !"
Bien sûr dans un monde où effectivement la magie existait, ce mot paraissait un peu ridicule mais pour les moldus au contraire, et Samantha avait longtemps vécue comme une moldue, ce compliment était très gratifiant. Relevant cette erreur, la jeune femme se reprit.

"Je veux dire… c’est parfait Narcisse ! Tout est parfait !"

Et sur ces mots, elle fit un pas vers lui et lui piqua un baiser sur la joue. C’était presque courant chez elle quand elle était satisfaite, elle aimait traduire ses sentiments par des gestes et des caresses. Une habitude née en même temps qu’une certaine Lëia, 6 ans plus tôt.

Samantha, pour le plus grand plaisir de Narcisse s'extasiait devant sa robe. Il sourit, satisfait de lui-même quand tout à coup, elle se jeta sur lui et l'embrassa sur la joue. Narcisse que, dommage pour elle, Mélissandre avait surpris de la même manière, ne se laissa pas avoir deux fois, sa main bougea à la vitesse de la lumière pour venir emprisonner la main de Samantha qui s'était aventurée, pour prendre appuis, sur sa poitrine.

Par un effet d'élasticité du corps, Samantha arrivée au bout de sa course, rebondit à cause de sa main prisonnière et se retrouva contre, tout contre Narcisse, dont les lèvres, à peine à deux milimètres des siennes, frémissaient de désir... Il allait l'embrasser lorsque le vieux dans sa cape se rappella à leur bon souvenir... "Bon, vous avez finit ! Alors..." Narcisse s'était tourné vers lui "il serait peut-être... enfin moi je dis peut-être hein, mais remarquez que je n'y connais rien..."

"Oui, oui, j'arrive..." dit Narcisse contrarié. Il se tourna vers Samantha, eut un petit sourire d'excuse :"Ensorceleuse Samantha, cette robe vous appartient. Je vous l'offre... Je suis désolé... Je ne peux rester d'avantage avec vous... Mais avant, permettez moi de vous dévétir... " *Même si je ne dois pas en profiter...* "Voulez vous que je vous la fasse livrer ?" Après un nouveau mouvement de baguette, la robe, les gants, la barette et le ruban furent rangés en deux temps trois mouvements dans une belle boite en carton blanc estampillé "La Cape Ella" alors que Samantha retrouvait ses vètements pêche. Il s'inclina, lui baisa la main avec toute la sensualité dont il était capable et murmura en se redressant :"Qu'il va être long, le temps qui me sépare du moment où je vous reverrais... " Et il s'en retourna à son travail.

Et voilà qu'après avoir déposé un baiser sur la joue de Narcisse, Samantha se vit "prendre en otage" par celui-ci. La jeune femme n'osa même pas bouger quand elle sentit leurs lèvres se rapprocher, elle était bien trop surprise par l'audace du couturier. Elle crut un moment qu'elle n'allait pas pouvoir à échapper à ce baiser qu'il semblait vouloir concrétiser. Heureusement pour Sam, le vieil homme stoppa Narcisse dans son élan.

*Ouf ! Il va un peu vite en besogne ! Il y a un monde fou ici, c'est loin d'être discret...*

Reprenant ses esprits tandis que l'homme relachait son étreinte, le professeur eut peine à comprendre qu'il ne lui faisait pas payer la robe. Eberluée, elle ne put même pas le remercier, et le regarda s'en aller à ses occupations les bras balants. Finalement, elle se dit qu'elle aurait tôt fait de lui dire merci lors du bal où elle ferait honneur au cadeau. Samantha se saisit donc du paquet que Narcisse avait créé, puisqu'elle était là autant le prendre tout de suite... La jeune femme put alors s'en aller avec d'un pas guilleret, un grand sourire sur les lèvres.

*Grrrr... Maudit vieux débris !* Pensa Narcisse en quittant Samantha. Quand elle quitta son magasin, il tourna la tête vers sa silhouète qui disparaissait et sourit. *On se reverra au bal, et là, je saurais bien te conquérir fière amazone !* Et il tailla au mieux un joli costume pour le monsieur pour qui il n'avait plus la moindre rancune... *Bôh, à son âge, ce doit être frustrant de voir les jeunes s'aimer... * Et tout en coupant, cousant agitant sa baguette, ses pensées restèrent sur ce baiser raté et tout ce qui aurait put couler de cette providence...