Ouverture d'un compte, pour un flammen accompagné!

( nous venons de l'allée piétonne)

Alà entra dans l’imposant édifice suivit de près par le Flammen. Elle lui attrapa le bras pour éviter qu’il n’aille se balader là ou il ne faut pas. Il fallait avouer que les gobelins étaient tout sauf aimables ! Et du peu qu’elle avait vu du caractère du garçon, il risquait d’avoir des dégâts si il se mettait à s’en prendre aux créatures !

"Par ici!"

Arrivant au comptoir de Golby, elle indiqua à voix basse au garçon :

« C’est là ! Il faut que tu dises ton nom, ton prénom et en quelle maison tu as été reparti ! »

Puis elle eut un sourire timide à l’adresse du banquier, se gardant pourtant bien de lui adresser la parole. Elle avait toujours eut une frousse monstre de Golby !
Et puis c’était pour l’ouverture du compte du garçon qu’ils étaient là ! pas pour elle.

Chris eut son premier sourire depuis bien longtemps. Alàtariel ne le savait sans doute pas encore, mais elle venait de réaliser un petit exploit en mettant le flammen de bonne humeur ! Habituellement, seul son père y parvenait, et encore…
Ravi d’avoir enfin trouvé une personne avec qui il s’entendait bien, le gamin répondit allègrement à la jeune fille. Peut être que finalement, il n’était pas un cas social désespéré !

« Ma mère aussi adore les trucs bizarre. Déjà, elle dirige un club de yoga pour sorciers, et le yoga, sorcier ou pas, c’est vraiment pas normal. Elle me force à assister à ses cours, des fois, c’est horrible ; tu restes pendant une heure dans des positions impossibles à faire semblant d’ouvrir tes chakras. De toute façon, j’ai jamais pu comprendre ce que c’était, les chakras ! »

Chris secoua la tête d’un air affligé.

« Hé, dit-il brusquement, s’arrêtant au milieu de la route. Tu le dis à personne, hein ? »

Le garçon jaugea Alàtariel d’un air grave, très inquiet de savoir si elle allait répéter à tout le monde que sa mère le forçait à faire du yoga.
Puis il écouta sans rien dire sa description de l’école. Elle ressemblait assez à celle de Gwen, ou même de son père, mais le garçon n’était pas vraiment convaincu. De toute façon, un endroit où y’a autant de gens, ce château avec tout ces élèves, ça pouvait pas être agréable ! Rien que d'y penser, tiens, ça l'énervait!
Alors qu’ils arrivaient devant la banque, Alàtariel parla du bal de Noël.

« Le quoi ? Le bal de Noël ? Pfff, j’ai horreur des fêtes ! Rester pendant des heures dans la même pièce que des dizaines de gens serrés comme des sardines en écoutant de la musique pourrie, très peu pour moi ! Y’en avait tous les ans dans mon ancienne école, mais j’y allais jamais pasque… pasqu’il fallait y aller en couple, et… enfin, de toute façon je m’en fiche complètement ! »

La vérité, c’était que Chris avait toujours catégoriquement refusé de demander à une fille de l’accompagner à une fête (« lécher les bottes d’une fille pour qu’elle veuille bien venir avec moi, nan mais et pis quoi encore ! de toute façon j’aime pas les fêtes, je veux pas y aller ! ») ; et quand d’aventure une petite fille lui avait proposée, toute rougissante, d’y aller ensemble, il l’avait tout bonnement envoyée bouler !
A présent, ils étaient dans la banque, devant le guichet. Sans comprendre comment, le gamin se retrouva devant une espèce de chose… toute ratatinée, qui ressemblait très, très très vaguement à un humain, mais Chris aurait été incapable de dire de quoi –ou de qui- il s’agissait.

« Heu, mais c’est ça, enfin, je veux dire, c’est vous, le banquier ? Vous êtes quoi exactement ? »

Complètement déconcerté, le gamin sentit toutefois qu’il n’avait pas été très poli. Aussi poursuivit-il très vite :

« Je m’appelle Ichigan, Chris, et je suis Flammen ! »

Puis il se tourna silencieusement vers Alà, l’air de dire : « j’ai encore gaffé, là, non ? ».

Lorsque le garçon lui demanda d’une manière qui laissait entendre à une seule réponse autorisée, si elle ne répéterait pas son ‘secret’. La jeune Aeri secoua la tête pour lui indiquer que non, un léger sourire aux lèvres.
Sa mère à elle ne donnait pas des cours de Yoga…même ses ces activités restaient très proches de celles que la mère de Chris pratiquait !

Puis lorsque la conversation dériva sur le bal, le garçon affirma catégoriquement qu’il détestait ça, et qu’il n’en voyait pas l’intérêt. La petite ne savait pas vraiment si il le pensait vraiment ou non, mais fut légèrement choquée. Comme la plupart des jeunes filles de son âge, elle croyait encore au prince charmant, qui allait évidement de pair avec les bals !!
Elle ne dit cependant rien, jusqu’à d’ailleurs qu’il fut entrés dans la banque, et furent face à Golby.

Lorsque le flammen demanda d’une manière tout sauf aimable ce que la créature pouvait être, elle blêmit avant de tirer la manche du garçon.
Mais le banquier se contenta juste de répondre sur le même ton, avant de lui demander si il désirait faire autre chose que l’ouverture de compte.
Presque inconstamment, elle déclara :

« Il faut aussi quelques MA pour les fournitures… »

Puis rougissant jusqu’aux oreilles elle ajouta à l’adresse du garçon.

« Euh enfin …. Va y…. »

Chris soupira de soulagement : le banquier, même s’il ne lui avait pas répondu de manière très aimable (ce qui était compréhensible), ne l’avait pas brûlé vif ou couvert de pustules avec un sort quelconque !
C’était que depuis que le gamin avait fait son entrée dans le monde bizarre de la Magie, et qu’il en avait eu quelques avant goûts (les tableaux grossiers par exemple), il craignait les réactions que pouvaient avoir les gens ou les objets. Par exemple, depuis le jour où il s’était fait mordre par une carafe d’eau, il portait d’épais gants de cuir au petit déjeuné…
« Besoin d’autre chose ? ». A vrai dire Chris n’en avait pas la moindre idée, et il aurait bien répondu non avant de déguerpir en vitesse, au cas où la créature se raviserait et lui jetterait un sort. Mais Alàtariel intervint, avant de rougir et de le laisser parler –ce qui en soit était une mauvaise idée.

« Heu …alors quelques MA pour les fournitures aussi, s’il vous plaît, heu… monsieur le banquier. Et si vous voulez vraiment savoir, je suis un humain, moi. »

Que voulez-vous, tout sale gosse qui se respecte se doit d’être teigneux et insolent lorsqu’on le regarde de haut.
Le gamin enfonça ses mains dans ses poches et regarda distraitement autour de lui. Il repensa à ce moment là à cette histoire de bal.

« Dis, chuchota-t-il à la jeune fille. Heu, pour le bal, là … il faut y aller en couple, aussi ? »

Chris n’avait pas spécialement envie d’y aller, mais il se disait que manquer ce genre d’événement le rendrait encore plus bizarre et asocial aux yeux des autres (même s’il n’était pas bizarre ! C’est vrai quoi, c’est tout à fait normal de porter des gants au petit déjeuné !). Il avait déjà une sale réputation, et on se moquait beaucoup de lui ; il avait l’habitude, mais il avait promis à son père de faire des efforts, alors autant commencer tout de suite !

Alà se mordit la lèvres apparemment nerveuse. Pourquoi fallait il que Chris soit aussi méchant Golby ? Surtout qu’il était très mal venu de se montrer aussi peu poli avec le banquier, qui avait toujours tendance à rabaisser les élèves, avec son amabilité habituelle.
Puis lorsque le gobelin commença à s’impatienter, la jeune fille vola au secours de son camarade pour indiquer :

« Il lui faudrait 100MA Si-il-vous plait Monsieur Golby. »

Puis elle eut un petit sourire à Chris, espérant qu’il se calmerait. Il n’allait certes pas se faire des amis facilement si il commençait à se comporter ainsi avec les autres élèves !
Puis il lui demanda si il fallait venir en couple pour le bal. La petite rougit un peu (allez savoir pourquoi) avant de répondre :

« Oui…si tu n’as pas de cavalière tu vas devoir aller à la séance avant le bal pour te trouver un partenaire … mais moi je n’ai pas très envie d’y aller, ca me fait un peu peur… »

En effet, elle voulait aller directement au bal…mais sans cavalier ! …
Puis la petite jeta un regard au banquier, attendant qu’il aille prélever les MA demandés sur le compte du Flamen.

Les oreilles de Chris commençaient à devenir cramoisies, et toute personne le connaissant un tant soi peu y aurait vu là des signes inquiétants. Le petit garçon avait tendanceà s'énerver assez vite -et pour rien- alors si on le provoquait directement!...

"Qu'est-ce que vous savez de mes capacités, d'abord??? Moi, au moins, je ne ressemble pas à une vieille patate toute ratatinée!"

Ce qui en soit n'avait aucun rapport, mais bon côté capacités mentales il ne fallait pas non plus en demander trop au petit garçon. Complètement inconscient de la puérilité de ses paroles, il allait continuer sur la même veine quand le banquier lui parla à nouveau méchamment, mais Alàtariel répondit plus vite que lui. Devant son petit sourire, il se sentit un peu honteux: elle devait être gênée qu'il fasse une scène en plein milieu de la banque... ce n'était pas sympa pour elle, alors qu'elle avait été tellement gentille et patiente avec lui, souffla une petite voix désagréable dans sa tête.
Du coup, au lieu de répondre, le garçon croia les bras d'un air renfrogné et marmonna, penaud, à la suite de son amie:

"Merci, Monsieur Golby, et pardon de vous avoir parlé comme ça, monsieur Golby."

Mais dès qu'Alà regarda aileurs il ne put s'empêcher de tirer la langue au banquier, avant qu'il n'aille chercher l'argent.
Puis le gamin se réintéressa à la question qui l'embêtait, à savoir: allait-il être obligé se se trouver une partenaire, et surtout comment diable allait-il faire? La sorte de "séance de rattrappage" qu'elle lui décrivit l'inquiéta au plus haut point. A tous les coup, ils allaient être un nombre impair, et ce serait forcément lui le dernier! Et puis de toute façon personne ne l'appréciait au château (et pour cause!).

" Mais... t'as pas trouvé quelqu'un pour t'accompagner, toi?" demanda-t-il, un peu surpris. Il se savait insupportable, mais il ne voyait vraiment pas comment on pouvait ne pas apprécier Alàtariel!

Alàtariel ne savait plus vraiment comment faire pour taire les paroles colériques du petit nouveau. Ce n’était pas la peine de parler ainsi au banquier, d’autant plus qu’il avait été des plus sympathique aujourd’hui (enfin, si l’on prend en compte son habituel comportement à l’égard des clients…) Mais Chris semblait vraiment pousser jusqu’au bout le gobelin, avant de croiser son regard. Alors, il se mit à s’excuser ce qui était la meilleure des solutions si il désirait retirer l’argent servant à ses fournitures ! Elle lui fit un sourire satisfait.

Puis elle se dit qu’il était temps de quitter la banque. Etait-ce le visage fulminant de Golby, ou les nombreux achats en perspective elle ne s’aurait le dire, mais toujours est il qu’après avoir souhaité une bonne journée au banquier, elle avait prit la main du Flammen pour le mener dans la rue piétonne.

« Viens » lui avait elle dit. Puis dans un dernier sourire à l’adresse du banquier, la petite poussa la porte avant de sortir de l’imposant édifice.

[Suite dans la rue piétonne]