Habillement de printemps

Margoth avait rêvé tout l'hiver de sa veste reversible. Elle avait hâte de venir la chercher chez le marchand et de la compléter avec quelques autres tenues. Margoth avait particulièrement grandit ces derniers mois et il était inconcevable qu'elle ait des pentalons qui laissent voir ses chevilles!
Elle avait demandé à ses parents de lui envoyer des vêtements à sa taille, ce qu'ils avaient fait, mais ils tombaient mal une fois sur deux. C'était soit trop ample, soit totalement affreux dans les coloris.
Il fallait donc qu'elle se charge elle-même de choisir des vêtements supplémentaires.
Elle en avait surtout une envie folle. Elle avait toujours été coquette, mais cela allait croissant.
Elle poussa la porte du magasin avec le sourire, ravie de retrouver le lieu et son propriétaire, malgré les rumeurs qui courraient sur lui (rumeurs qu'elle avait évidement fait paraître dans son futur article sur journal).

"Bonjour..." dit-elle en posant son pieds sur le sol de la boutique.

Elle chercha des yeux sa petite veste orange à poches noires... ou noire à poches oranges...comme si elle l'attendait.

(HJ : Oups... Je t'avais pas vu... )

Narcisse était affolé. Il avait mis ses dernières clientes à la porte et avait retourné son petit panneau sur "Closed/Fermé" mais avait oublié de fermé la porte du magasin. Il se sentait fébrile. Il fallait se dépécher avant que les envoyés du ministère ne viennent faire un tour par là, mais d'un autre coté, il pouvait en profiter pour s'offrir une petite aventure pendant ces vacances forcées. Pourquoi pas aller chercher de nouvelles matières pour ses créations ?

Il ferma d'un coup sec sa malle, un demi-sourire aux lèvres quand son sourire se transforma en grimace d'angoisse : La clochette de bronze avait retentit dans le magasin. Il porta la main à ses cheveux et passa les doigts dedans *Aïe !* Il regarda sa réserve, sachant pertinament qu'elle n'avait d'autre sortie que celle du magasin. Transplaner ? C'était la seule solution ! Il commença à tourner et stoppa tout de suite : Une jeune voix, pas du tout celle des hommes aigris du ministère s'éleva dans un bonjour joyeux. *Une cliente ?*

*Mais comment est elle entrée ?* se demanda t-il en montant les marches. Il ouvrit la porte prudemment et découvrit la jeune préfète terro ! *Ah !*se dit il embété... Il ouvrit grand la porte, son large sourire étendu sur ses traits comme à son habitude et salua Margoth : "Mais c'est cette chère Mademoiselle Neïs ! Comment allez vous jeune fille ?" lui demanda t-il avec son enthousiaste habituel.

*Espérons que je pourrais la mettre dehors avant l'arrivée des fous-furieux.... * Hormis le fait que Narcisse était habillé de ses affaires de voyage - Un pantalon de daim souple, taillé en pantalon de golf, terminé par de hautes bottes brunes et souples. Quant au haut, il portait une chemise crème assez épaisse et par dessus un blouzon d'aviateur décoré au col par une petite fourure bouclée crème, une ceinture de cuir fermait son pantalon et un petit sac de la même couleur y était suspendu - , il avait l'air parfaitement normal

Margoth tourna la tête vers une porte qui s'ouvrit en deux temps. Un premier angle de vue, comme pour vérifier qui était là, et ouverte entièrement, pour laisser apparaître le marchand.
La préfète ne put s'empêcher de s'étonner de la tenue de Narcisse. En fait, pas tant ses vêtements mais surtout le fait qu'il portait une veste chaude à l'intérieur même de son échoppe.

"Ca va très bien, merci...mais...je vous dérange peut-être... vous alliez sortir?" demanda-t-elle en fixant son blouson.

Elle avait le visage marqué par la déception de penser devoir encore attendre pour sa veste mais elle était prête à revenir, malgré tout.

La préfète terro n'avait pas les yeux dans sa poche, constata Narcisse ! Il lui sourit, agréable. "Non, non, ne vous inquiétez pas, vous ne me dérangez jamais ! Et puis vous savez, je peux partir quand je veux ! Alors, dites moi ! Que me vaux le plaisir... Ah oui ! Razboudine m'a dit ! Votre veste !"

Il conduisit la jeune fille jusqu'au comptoir. Il passa derrière et sortit une boite blanche estampillée "La Cape Ella". Quand il l'ouvrit, il découvrit, bien pliée dans du papier de soie, la veste tant désirée par la terro. "Vous devriez l'essayer ! Depuis la dernière fois, vous avez certainement grandit et vu que je pars quelques temps, vous ne pourrez pas faire de modification avant mon retour..." Lui dit il gentiment en lui tendant la veste orange...

Margoth sourit en entendant parler de la veste dont elle rêvait presque parfois. LA veste parfaite qu'elle avait déjà imaginé prendre le vent dans la forêt.

Elle s'approcha d'un pas rapide du comptoir avec le marchand et le regarda, les yeux plein d'étoiles, sortir le carton contenant son vêtement.
Elle ne fut nullement déçue, sa veste était aussi jolie que dans son souvenir.

Elle retira le gilet qui couvrait ses épaules pour essayer la veste comme le conseillait le marchand, mais elle ne put s'empêcher de noter ses paroles.
Ainsi, elle interrogea, tout en enfilant la veste.

"Vous quittez Mivia Town? C'est vrai? Vous allez laisser la boutique fermée alors? C'est vraiment dommage..."

Elle était vraiment désolée, elle qui comptait bien refaire sa garde robe.
La veste lui allait toujours, mis à part, effectivement une tendance à remonter au dessus de ses poignets et à la serrer légèrement quand elle plait les bras.

Le couturier vit parfaitement bien que la veste était devenue trop juste... * Et voilà ! Encore du travail pour toi mon pauvre Narcisse ! Ah bon sang ! Moi et ma grande g.....* Mais il fit bonne figure : "Retirez là, s'il vous plaît, je vais vous l'agrandir." Deux méthodes s'offraient à lui : L'agrandir grace au sort augmento, rapide mais un peu aléatoire... *Autant dire que si je me rate je serais bon pour tout refaire... * Ou la méthode du repousstissu... Beaucoup plus sûre mais un peu plus longue.

Le couturier soupira. Quitte à travailler, il allait bien faire ! Il reprit les mesures de Margoth : "Conficiendam Metiri !" Elle avait grandit, les mesures qu'il avait gardées ne lui serviraient plus... A nouveau, les paillettes cernèrent la jeune fille et leur tourbillon lui redonnèrent les nuvelles mensurations de la préfète. Impossible pour Narcisse de cacher à la terro son intention de fermer le magasin ! Tout en travaillant, il lui répondit : "Oui... Je prends quelques vacances... Oh, je serais de retour dans une quinzaine, ne vous inquiétez pas... J'espère trouver lors de mon voyage quelques matières premières nouvelles pour la boutique... " Et hop ! Un alibi en béton !

Ensuite, il forma le mannequin d'eau qui représentait le corps de Margoth en beaucoup, beaucoup plus maigre :"Forma Dux !". A laquelle il passa la veste, trop grande pour le coup évidemment. Le mannequin ne la mouilla bien sûr pas. De liquide, il n'en avait que l'apparence. Enfin, il lui ordonna de prendre les nouvelles mensurations de Margoth : "Iritem Madneicifnoc" Ce qu'il fit tout doucement.

Pendant que le mannequin gonflait, Narcisse agita sa baguette le long des coutures de la veste, tout doucement, méticuleusement :"Germinatio Matérrrrrriiiiaaa...". Et sous les doigts du couturier, suivant les courbes du mannequin, l'étoffe poussa... "Je vous grandit les manches pour qu'elle vous tombent sur le dos des mains. Cela fait plus fin sur une jeune fille... " commenta t-il. Ceci fait, il retira la veste du mannequin et la redonna à Margoth pour qu'elle l'essaye à nouveau avant qu'il ne la replace dans le carton.

(merci pour le MP, je suis une tête d'éponge!)

Margoth retira la veste qu'elle aimait tant et la tendit au marchand. Elle ne s'était pas rendu compte qu'elle avait tant grandit. Le couturier ne connaissant plus ses mesures, relança un sort pour les avoir. Elle fut entourée des paillettes argentées quelques instants. Pendant ce temps, le couturier expliquait qu'en effet, il s'absentait pour trouver de nouvelles matières.

"Oh, c'est vrai? Vous allez voyager loin alors? Je me demande toujours où l'on peut trouver des tissus... vous aller chercher directement les soies et les fourrures ou déjà le tissu travaillé?"

Margoth s'interessait aux voyages. Elle aimerait en faire un jour. Une minuscule voix au fond d'elle savait qu'elle espérerait retrouver la trace de Kal, un jour peut-être, dans une contrée lointaine.

Margoth se tut ensuite car la démonstration magique que faisait le couturier était passionnante. Un mannequin d'eau apparut, qui s'adapta à la taille de Margoth par un sort que celle-ci nota être l'inverse du premier. Margoth avait l'oreille "absolue"sur ce genre de choses.

Le couturier agissait admirablement et bientôt les manches s'agrandirent délicatement. Il lui expliqua ses gestes et le but de faire quelque chose de plus fin pour une "jeune fille".
Margoth sourit avec fierté à cette remarque. C'est vrai, elle devenait une vraie jeune fille. Elle était de plus en plus coquette et elle était persuadée d'être jolie, au fond, même si ce genre de prétention n'était pas sa préférée.

"Quel travail! Vous êtes un grand sorcier! Ce manequin d'eau,c 'est un sort élémentaire?"

La jeune préfète essayait la veste. Narcisse commençait à transpirer de peur qu'il n'ait pas le temps de la mettre dehors avant l'arrivée des envoyés du ministères... Oh si seulement ils n'allaient pas à Mivia Town, ceux là !

Mais malgré tout, en bon comédien, il maintint son sourire et répondit gentiment à Margoth :

" - Oh, parfois il n'est pas besoin d'aller bien loin... Parfois, j'arrive à trouver des mues assez importantes au dragoport que les dragons ont perdu. C'est une matière première excellente et à quelques pas de chez moi... Sans parler de leur prix tout à fait abordable : Une petite ballade et un peu de cueillette... " et il rit. Puis, s'arrêtant assez vite, il poursuivit :" Mais j'en ai assez de la peau de dragon ! On m'a parlé d'une laine fabuleuse au Pérou qui pousserait sur des lamas bleus... Ou encore des pièces de tissus brodées par les vieilles femmes de l'Oural, des brodeuses hors pair ! Vous voyez, tout m'intéresse, de la matière brute à la matière travaillée... Mais pour trouver de nouvelles choses, il faut voyager oui... Et des fois même hors de notre monde... "

Prit dans son récit, il en oublia quelques minutes le danger qui pesait au dessus de sa personne. Cela le détendit... Il aimait les voyages ! C'était vrai qu'il était resté enfermé trop longtemps ! Cette alerte avait du bon : Il allait pouvoir aller respirer un autre air quelques temps, rencontrer d'autres fem... d'autres personnes, vivre les aventures qu'il contait ensuite à d'autres encore... Et la menace lui revint en bloc en mémoire. Se redressant, il ne répondit pas à la question de Margoth préférant couper court et demanda :

"- Vous fallait il autre chose ? Ou attendrez vous mes nouvelles créations ?" dit il dans un clin d'oeil complice...

Margoth voyageait presque avec les paroles de Narcisse. Elle n'imaginait pas des Lamas bleus mais ça devait être impressionnant à rencontrer.
Le couturier paraissait lui aussi s'être mis à rêver et Margoth fut amusée de lire chez lui une certaine évasion à l'évocation de ses souvenirs ou projets.

Cependant, tout s'arrêta soudain. Il cessa de parler et en oublia même de répondre à la question de Margoth. Celle-ci fut un peu déçue mais ne revint pas dessus, peut-être aussi que le couturier ne voulait pas divulguer ses secrets sur son métier.

"heu...en fait...j'aurais voulu voir aussi pour quelques vêtements. Je pensais à deux pentalons légers, des petits hauts en coton, et une jupe et deux chemisiers..."

Elle savait que le marchand était pressé, mais elle avait grandit, et maigri, du coup, elle ne ressemblait plus à rien dans ses vêtements actuels, et encore moins dans ses vêtements de l'été passé.

Après tout, elle était cliente, et tant que Narcisse n'avait pas tourné le panneau fermé, il ne pouvait pas la chasser!

Comme à son habitude - Narcisse détestait décevoir... - il fit contre mauvaise fortune, bon coeur. La jeune préfète terro souhaitait une garde robe... Elle aurait sa garde robe...

Il lui fit un ravissant sourire, enleva son blouzon et dit en riant : " - Et bien il semblerait que je ne soit pas encore parti !" Et il l'invita à le suivre dans le rayon des affaires moldues. Le rayon avait bien changé depuis le temps où Margoth choisissait la veste qu'elle achetait aujourd'hui. Il restait bien le grand bac à fripperies, mais le meli-melo de vêtements typiquement moldus était réduit à peau de chagrin.

Par contre, de nouvelles consoles soutenaient les créations de Narcisse. Le résultat avait un petit coté étrange pour un moldu pur et dur : C'était des imitations de vêtements que l'on aurait put trouver dans les magasins des grandes villes non sorcières, mais avec un coté incongru, bizarre, cette touche du sorcier auteur de ces oeuvres. Il était clair que Narcisse était un sorcier qui n'y connaissait pas grand chose de l'autre monde !

Mais à coté de cet aspect étrange, ses créations valaient celles qu'il faisait pour les sorciers...

Il passa ses mains entre les pantalons, les repoussant cherchant ce qui pourrait plaire à Margoth. Il savait son amour du orange, mais ne désirait elle pas quelques affaires un peu différentes ? Pour changer ?

Pour ne pas trop la brusquer non plus - il savait l'obsession qu'ont certaines personnes pour une couleur - il s'attacha à rester dans les ocres, incluant le brun au rouge sombre, en passant par le rouille et le orange... Son premier choix s'arrêta sur un des pantalons qu'il avait eut plaisir à confectionner. Un pantalon à coupe droite, d'un brun chaleureux et clair, brodé sur le bas de fleurs de coquelicots... Il le déposa sur la console en évidence et en chercha un deuxième...

Celui ci était rouge brique, un rouge un peu sombre. De coupe classique mais dont la ceinture étaient pourvue de passants ton sur ton, et d'une bourse de même couleur détachable. Assez simple dans l'ensemble mais qui, le couturier en était sûr, tomberait à merveille sur les formes naissantes de Margoth. Enfin, il en sortit un dernier orange acide. Cet orange qui fait penser aux mandarine bien qu'il soit bien plus clair. Il s'était amusé à copier la mode actuelle des moldus pour les tailles basses. Sa coupe était légèrement évasée vers le bas et fendue, puis refermée de liens de cuir croisé jusqu'aux genoux... Il prit les deux derniers qu'il avait choisit et les déposa avec le premier.

Il invita Margoth à les regarder tandis qu'il en cherchait d'autre dans une autre console. Bien sûr il ne choisissait que des pantalons d'été en toile légère ou autre tissu frais.

Margoth fut ravie de voir le marchand ôter sa veste et s'apprêter à la servir convenablement. Fière de cette attention particulière, elle le suivit le sourire aux lèvres.
La jeune fille, enfant de moldus et seule sorcière dans sa famille pour le moment ne cacha pas son étonnement face à certains vêtement. Evidement, ça ressemblait à ce qu'elle voyait chez elle, mais, avec un côté inédit, nouveau...un côté du créateur.

L'agréable surprise fut de découvrir le premier pentalon que Narcisse sortit. Elle l'adora directement. La couleur, la touche de rouge avec ces coqueliquots...parfait pour une Magoth dont les cheveux portaient maintenant cette nouvelle couleur.
Elle aima aussi le second pentalon, et en plus, il avait ce petit plus, cet accessoire à part une bourse qui lui serait d'une grande utilité.
Contre toute attente, malgré la couleur du dernier pentalon, elle n'en aima rien! Ni la forme ni les lanières de cuir qui parcouraient le côté.
Elle fit de suite signe "non" à Narcisse et l'éloigna même des deux premiers modèles, comme si il allait déteindre sur eux et les gâcher.

Le marchand cherchait toujours et elle se permit de le diriger vers quelques petites choses.

"J'adore les deux premiers pentalons! Mais est-ce que vous pourriez me trouver un jean tout simple, bleu foncé, qui ira avec tout et avec lequel je n'aurais pas peur d'aller en forêt...?"

Narcisse cherchait toujours quelques pantalons susceptibles de plaire à la jeune fille. Il gardait un oeil sur elle aussi pour voir ses réactions. Il fut ravi de constater que le pantalon brun lui plaisait mais fut surpris qu'elle choisisse le rouge au détriment du orange. Et enfin amusé de la voir l'éloigner des deux autres... Il lui en apportait déjà deux autres : Un aux couleurs ocres qui faisait penser aux pantalons du far west car une couture faisait penser au sur pantalon qu'ajoutaient les cow-boy pour monter leurs chevaux. L'ensemble était plutôt original mais le couturier s'était attaché au fait que l'ensemble reste seyant.

Quant au second qu'il tenait encore en main tandis que Margoth exprimait son souhait de trouver un pantalon en jean's foncé, il était camel, de coupe droite avec de nombreuses poches dans le style de la mode battle. Il avait une allure un peu masculine, mais les nombreux détails de finitions eux étaient très féminin...

Il posa ses deux nouveaux modèles et se frotta le menton... Des jean's ? Il n'en faisait pas. Il détestait travailler cette matière rugueuse et raide... Cependant... Cependant il devait admettre que le résultat pouvait être pas mal et il en avait commandé à un moldu du nom de Lévi, pensait il, il y a quelque mois... Pantalons qu'il n'avait jamais sorti de leur carton... Où pouvaient ils bien être ?

" - Veuillez m'excuser un instant... " dit il à Margoth en se dirigeant vers la porte située derrière son comptoir... " - Regardez et essayez autant qu'il vous plaira. J'ai bien quelques jean's, mais il faut que je les recherche dans ma réserve... Je ne les ai pas encore déballé... " puis, s'étant excusé une deuxième fois, il disparut dans sa réserve...

Margoth vit arriver avec plaisir les nouveaux vêtements. Au premier pentalon, elle ne jeta pas vraiment de regard, il ne lui plaisait pas, trop original. Le second en revanche lui plu beaucoup. De nombreuses poches, un côté follement pratique mais à la fois féminisé par diverses finitions c'était vraiment pas mal pour ses ballades . Elle comptait notament se faire une réserve d'éléments, et trouver aussi un jeu de rune unique, il lui fallait donc beaucoup chercher et se promener.

"J'essaie le second!" dit-elle vers la réserve où le marchand avait disparu.

Elle trouva vite la cabine pour son essayage et s'y faufila pour enfiler le pantalon. Bientôt elle en était paré, il était un peu lâche à la taille mais ça lui allait sinon pas mal du tout.

"C'est sûr je le prends celui-là!" se dit-elle pour elle même en sortant de la cabine encore vêtue du pantalon.

Dans la réserve, Narcisse s'énervait tout seul, retournait tous ses cartons un par un... Et ne trouvait pas ses jean's ! *Mais c'est fou ! ça ! Qu'est ce que j'en ai fait ? Et faut que je les trouve vite ! Rha !*

Le bazar s'amoncelait petit à petit, Narcisse ouvrait tous ses cartons, et finalement, atteint le fond de sa réserve. De vieux cartons restaient des précédents propriétaires. Une énorme couche de poussière s'envola quand il ouvrit un carton mystérieux... Il y avait un chapeau étrange, couvert de dentelles noires, vraiment très surprenant...

Le couturier, toujours gourmet de nouveautés... Même anciennes, sourit et en oublia Margoth qui essayait ses pantalons. Il déposa le chapeau sur sa tête et ploup ! Plus de Narcisse... Le silence régna, soudain, dans la réserve, inquiétant.... Au sol, le chapeau essayé, roula sur lui même et s'immobilisa...

[hj : Envie d'action^^ Tu viens ?]

(lol OUI!)

Margoth tournait et virait sur elle même admirant la coupe du pantalon de tous les côtés.
Cependant, le marchand ne revenait pas et le vacarme qui régnait dans la réserve semblait la preuve de son enervement.

*je devrais lui dire de laisser tomber, je reviendrais plus tard*

Mais soudain elle n'entendit plus rien. Elle tendit l'oreille, attendant le retour du propriétaire des lieux.
Rien ne semblait plus bouger dans la réserve et Margoth prit un peu peur.

"Monsieur Chanterune? Ne vous inquiétez pas si vous ne trouvez pas de jean's..."

Elle n'eut aucune réponse alors elle répéta la phrase, plus fort.

Rien encore que le silence.

Elle se décida à aller devant la porte de la réserve.

"Monsieur Chanterune??"

Son appel s'éteignit à la porte de la pièce. Rien ne semblait bouger dans cet endroit rempli de fouilli.
Margoth commença à s'inquiéter. Et s'il avait prit un carton sur la tête et s'était évanoui?

Elle entra dans la réserve, et illumina sa baguette d'un Lumos, le sort qu'elle connaissait parfaitement et qui ne ratait jamais.

"Monsieur...?" disait-elle en avançant. Elle suivait les cartons éventrés, se disant qu'il avait dû les fouiller et semer ainsi leurs cadavres sur son chemin, comme le petit poucet aurait semé des cailloux.
Elle arriva enfin vers le fond de la réserve et elle eut beau chercher partout, rien ne laissait trace du marchand. Au sol un carton poussièreux. Le dernier ouvert visiblement car restait derrière lui deux autres cartons aussi sales mais encore fermé.

Margoth ne comprenait plus rien.
Elle vit alors l'étrange chapeau qui était comme abandonné à côté.

Elle le frôla et le trouva bien bizarre.
Elle appela alors une dernière fois, très fort.

"Monsieur Chanterune, vous êtes là???"

Elle soupira devant le manque de réponse et regarda encore une fois le chapeau. Une sorte d'attirance allait vers lui. Sans trop savoir pourquoi, elle avait envie de le mettre sur sa tête. Un instant même, elle eut l'impression qu'elle n'avait plus peur d'être seule mais juste l'envie de porter ce chapeau.
Le saisissant en souriant, elle le placa sur sa tête.

Là, elle se sentit comme aspirée et bientôt la réserve fut de nouveau vide de toute présence...

Narcisse avait placé le premier le chapeau sur sa tête et s'était senti aspiré lui aussi, mais rien ne semblait avoir changé... Si ce n'est le chapeau qui avait roulé sur le sol. En haut, dans le magasin, la voix de Margoth s'éleva une première fois. Narcisse s'empressa de lui répondre :

" - Non, non ! Je vais bien finir par les trouver !" Lui répondit il. Mais quand il voulut ouvrir le carton suivant... Il passa à travers ! *Hein ?* La voix de Margoth s'élevait de nouveau, plus près... " - Oui ! Oui ! J'arrive !" répondit il mécaniquement en regardant le carton fantôme...

Magoth Neiis continuait de l'appeler et il vit bientôt la lumière de sa baguette s'allumer : Qu'avait elle ? A la fin ? Peut-être avait elle trouvé les jean's ? Il se dirigea vers elle. Tout à coup, il se trouva en face d'elle mais elle passa à travers lui sans même se rendre compte de quoi que ce soit !

Narcisse déglutit... *Elle ne me voit pas ?* " - Mademoiselle Neiis ! Je suis ici !" cria t-il réalisant peu à peu que c'était lui qu'elle ne voyait pas ! Lui qui était passé à travers le carton ! Il regarda ses mains : Elles avaient pourtant l'air parfaitement normales ?!

Quand il se retourna pour voir où était sa jeune cliente, il la vit ramasser le chapeau... Le chapeau... Il avait sentit une drôle de sensation... " - Nnnnnooooonnnnn !" Trop tard ! Le chapeau retomba à terre... Margoth avait l'air normale... Narcisse passa une main dans ses cheveux de soulagement et de dépit en même temps !

Pourquoi le chapeau n'avait il pas marché sur elle ? N'avait il réellement pas marché ? " - M... Mademoiselle Neiis ?" tenta t-il avec un affreux pressentiment....

D'abord, Margoth ne se rendit pas compte de la situation : Tout comme lui au début. Puis, elle s'excusa. Il fit un geste pour signifier qu'il n'y avait pas de mal... Enfin, ce n'était pas tout à fait vrai : Narcisse perdit de ses couleurs en voyant la préfète terro passer à travers le chapeau... : "- Oh non..." Il n'y avait plus de doute possible : Ce chapeau était ensorcelé et pire que tout, inaccessible à présent ! Ils étaient devenus des fantômes !

La jeune fille hurla, elle sembla paniquer mais ce ne fut pas le cas tout de suite. Elle recula dans une caisse et son deuxième cri révéla au couturier qu'à son tour, elle réalisait la situation : " - Par tous les dieux... " souffla t-il d'un air désolé.

Une autre chose ennuyait Narcisse : C'était lui l'adulte ! Jusque là, il lui était bien arrivé des tas d'aventures plus ou moins méritées... Mais il était seul ! Là, il avait sous sa responsabilité une jeune fille d'Elémentia !

" - Bon... D'abord, on se calme !" dit il pas très sûr de lui. " - Si on est arrivé là, on doit pouvoir en sortir... " Il s'approcha du chapeau et l'examina méthodiquement. Il ne pouvait pas le renverser pour voir à l'intérieur et à l'extérieur il n'y avait rien de remarquable. Il tourna la tête vers Margoth :" - ça va aller... " dit il pour la rassurer. Il glissa sa tête dans le chapeau et sortit sa baguette : "Lumos !" dit il en examinant les bords intérieurs...

Mais au fond de la réserve un glissement presque inaudible se fit entendre.. Le couturier ressortit la tête et regarda dans la direction du bruit : Plus rien ne se fit entendre et il crut avoir rêvé... Il continua son examen "approfondi"

Margoth sentait sa respiration toujours s'accélérer et l'angoisse la prendre. Elle si terre à terre, elle qui n'aimait rien plus que de sentir le sol sous ses pieds, avait l'impression que soudain, tout était inaccessible, qu'elle n'était plus là, plus entière, plus vivante...

Le pire en fait était de constater tout à coup que le marchand était comme elle, et n'avait pas de solution pour changer la situation!

"Mais nous... vous!! comment allons-nous..."

Elle s'arrêta de parler quand Narcisse parla de se calmer. Elle souffla longuement pour essayer de reprendre ses esprits. Pendant que le marchand se penchait sur le chapeau au sol elle ferma les yeux pour rechercher plus posément le calme.
Alors, elle entendit elle aussi un bruit étrange. Les yeux fermés, cela facilitait l'ouie... malgré tout, le bruit cessa et elle n'ouvrit pas d'avantage les yeux. Elle respirait mieux maintenant et espérait que ses yeux ouverts verraient le sourire de Narcisse qui avait trouvé le moyen de les faire... revenir...

Et Narcisse se redressa, tapotant le bout de sa baguette sur le bout de ses lèvres. Non, il n'avait rien trouvé dans le chapeau, aucun inscription, pas le début de la solution, rien... *Quel est l'irresponsable qui a bien put faire une chose pareille ?* se demandait il alors que déjà son cerveau réfléchissait. Au fur et à mesure que la baguette battait la mesure, la tache de lumière du lumos qu'il n'avait pas éteint faisait des petits aller retours sur le plafond.

" - Bon... Je ne vois qu'une chose à faire : Nous sommes devenus des fantômes, les fantômes doivent nous voir... Allons en trouver un ! Ensuite, par leur intermédiaire, on demandera de l'aide à Elémentia. Avec toutes les têtes pensantes qu'il y a dans cette école, il y en a bien une qui trouvera la solution. Qu'en pensez vous, Mademoiselle Neiis ?"

Lui demanda t-il avec un grand sourire - Celui qu'elle attendait ? - alors qu'une ombre furtive rampait derrière les caisses, à quelques mètres d'eux, dans le dos du couturier...

Margoth ouvrit les yeux dès les premiers mots du couturier, et commença à secouer la tête nerveusement. Si elle était fantôme, elle avait effectivement soudain le visage bien pâle et une attitude un peu démente.

Elle recula, paniquée, affolée, se retenant d'hurler.
Enfin, elle lâcha, la voix brisée par une sorte de "douce folie".

"DES FANTÔMES??? Non!! ce n'est pas possible!! PAS CA!!!"

Et aller parler à un fantôme?? C'était bien le pire de ses cauchemards!! Elle qui avait un conflit ouvert avec Eleanora, le célèbre fantôme d'Elementia. Eleanora qui, déjà plusieurs fois, avait glaçé son sommeil, avait teinté ses rêves de froid et de peur. Eleanora, qui l'avait traquée, et de qui elle avait juré de se venger!
Mais là, pas question de bague aspiratrice d'âme! Sa bague était roulée dans une chaussette dans sa chambre et impossible de la saisir... mais pire que tout, elle était comme comme... elle était...comme éléanora!!

Il sembla que sa folie céda à la panique et elle se mit tout à coup à verser d'amères larmes sur ses joues.

"Je...je ne....veux vraiment pas!! pas...pas être un fantôme...c'est affreux!! Elle elle...va...elle va..."

Où était passée la fière Terro en cet instant! C'était bien une des rares fois où Margoth Neiis ne se contrôlait absolument pas et qu'elle laissait ses sentiments transpirer et s'afficher, au point d'être ridicule et faible!

"JE NE VEUX PAS LUI DEMANDER QUOI QUE CE SOIT!! Elle en profitera!!!!!"

Et ça, elle en était certaine!

Narcisse était pourtant fier de lui et de son idée. Mais la jeune fille ne sembla pas, mais alors pas l'apprécier du tout. Narcisse voulut la calmer et son premier geste fut de la toucher, de la prendre par les épaules et de la secouer doucement et gentiment : " - Voyons ! Mlle Neiis... " Et puis il s'arrêta brusquement réalisant qu'il la tenait... Il la regarda ébahi : " - Je vous touche !" s'exclama t-il tout content.

Puis replongeant son regard bicolore dans celui de Margoth, il reprit : " - Il faut vous calmer ! Vous êtes la préfète des terro ! Vous représentez à vous seule toute votre maison ! Alors, restez calme ! On va s'en sortir !"

Et comme pour arranger les choses, le bruit se fit de nouveau entendre et la forme obscure qui rampait derrière Narcisse s'avança en pleine lumière et de son pas extrêmement rapide fonça droit sur un caisse, l'escalada et sauta.... à travers Narcisse et Margoth ! pour rejoindre une étagère accrochée pas loin...

Le doxy disparut sous les yeux incrédules du couturier... Lui même ne les avait pas vu mais Narcisse lui, l'avait vu ! Il dégaina sa baguette et incanta : " - Sectum Sempra !" et un jet argenté plongea droit sur la créature et la coupa en deux. Un jet de sang vert sirupeux éclaboussa une caisse ou deux et la créature s'étiola puis disparut...

" - Des doxy ! Il faudra que je prévienne Razboudine ! Allez mlle Neiis ! Vous voyez qu'il reste un espoir ! Je peux vous toucher, donc je peux vous défendre contre les fantômes qui vous voudraient du mal... Alors ? On y va ?" demanda t-il d'une voix douce en lui proposant son bras... " - Vous savez... J'ai connu des situations bien pires.... " et il lui sourit. Son but était qu'elle se raccroche à deux choses importantes : Sa fierté de préfète terro et la sécurité que Narcisse lui proposait.

Margoth se sentit légèrement secouée et retrouva quelques peu ses esprits. Le couturier lança alors une exclamation qui pouvait paraître stupide mais dans leur situation, le fait qu'ils arrivent eux deux à se toucher était effectivement une nouvelle importante à noter. Il lui fit un mini sermon qu'elle écouta sérieusement.
"Oui... Je suis la préfète Terro. Je suis calme."
Elle voulait tout du moins s'en convaincre et heureusement que ce genre de phrases marchaient pour elle, exacerbant sa fierté et lui permettant de retrouver un appui solide et concret pour trouver du courage au fond d'elle même.

Elle haussait les épaules dans une sorte de grand soupir zen, histoire de définitivement retrouver une attitude posée, quand une sorte de bestiole lui arriva dessus en criant.
Elle ne cria pas ouvertement, restant figée de peur , bouche fermé,dans un "mmmmmmmmMMMMMMMMmmmm" caractéristique de son exclamation, les lèvres pincées.

Elle ferma les yeux pour éviter de crier et d'imaginer voir partout d'autres de ses "doxys". le couturier l'avait défendue, par un "sectum sempra".
Très bien.

Elle agrippa sa baguette, disant un "nox" platement, prête à utiliser elle aussi la formule, si la bestiole venait à revenir.

"Je serais là aussi pour vous défendre!" dit-elle alors, le nez retroussé fièrement vers le couturier, ne réalisant pas que du haut de ses 13 ans, elle pouvait paraître un peu ridicule.

Elle attrapa de son bras libre celui du couturier, et, suivit son pas, courageuse et déterminée à se sortir de cette situation.
De plus, l'idée maintenant de vivre une aventure hors du commun était quand même très exitante. Et elle aurait de quoi raconter...et se vanter!

La jeune fille retrouva son calme peu à peu malgré l'attaque involontaire du doxy. Elle même lui promit qu'il pourrait compter sur elle. Le tailleur lui sourit, charmant et lui répondit très gentiment : " - Je suis sûr que vous ferez une coéquipière hors-pair ! Mlle Neiis !" Il lui offrit son bras toujours en souriant et l'entraina vers les escaliers. Mais quand il posa le pied sur la première marche, il passa à travers. Il en perdit presque l'équilibre, se raccrochant à Margoth pour ne pas le perdre complètement : " - Ah...." dit il en se redressant. " - Voilà autre chose !"

" - Apparement nous sommes un rien coincés... éh éh éh...." Et coincés, ils l'étaient : La réserve de La Cape Ella était en sous sol, impossible de traverser les murs. Aucune autre sortie n'avait été prévue pour un cas comme le leur. Hormis la porte en hauteur, il n'y avait qu'une série de fenêtres étroites qui donnaient sur le trottoir... " - Dites moi, chère et précieuse coéquipière... Auriez vous une idée pour nous faire sortir de là ?" lui demanda t-il avec un sourire détendu. Entre temps, le débrouillard commerçant avait bien entendu trouvé une solution, mais il voulait donner à Margoth l'occasion de renforcer son assurance. Une assurance qui jouerait un rôle positif en cas de réel ennui...

Margoth n'avait pas imaginé cette situation... L'escalier intouchable, elle n'y aurait pas même pensé, pourtant c'était logique! Elle était bien passé au travers de la pièce.
Elle se demanda s'ils pourraient voler, comme des fantômes, mais elle constatait que malgré tout, ses pieds touchaient le sol, et ne passaient pas à travers.
Le marchand les déclara alors coincés et chercha une solution, lui demandant son avis.
Elle avait bien une ou deux idées mais la première qui lui vint semblait peine perdue.
La porte était bien trop haute pour songer s'y hisser.
Elle avisa les fenêtres... elles donnaient sur la rue de Mivia Town, ce qui semblait déjà plus simple...A cette distance, elle ne se rendait pas compte de leur hauteur mais c'était bien plus accessible que la porte.

"On pourrait...heu...passer par ces fenêtres? Je peux grimper sur vos épaules pour m'y hisser..."

Elles semblaient bien étroites cependant. Elle au moins était sûre de passer, le marchand, lui, ce serait un autre problème...Il faudrait essayer toutefois...Elle était même prête à tendre la main au marchand pour l'aider et à mettre toute sa force pour le porter jusqu'à la liberté.

La préfète terro chercha tout de suite quelle solution adopter. Si Narcisse avait craint une nouvelle panique chez sa compagne d'aventures, il fut complètement rassuré : Margoth tiendrait le coup !

" - Excellente idée, Mlle Neiis ! Surtout qu'à leur niveau, le mur est normal, nous pourrons même passer à travers si c'est un peu étroit."

Et étroit, ça l'était. En temps normal, Narcisse aurait dut sacrément se contorsionner pour passer à travers les pauvres fenêtres ! Il fit la courte échelle à la jeune fille et l'aida à se hisser vers l'une d'elles. " - Allez y, mlle Neiis... Ne vous inquiétez pas pour moi..." L'encouragea t-il.

Margoth se tint aux épaules du marchand et plaça son pied dans ses mains regroupées pour rejoindre l'étroite fenêtre. Elle n'était pas bien grande donc dû utiliser la hauteur du vendeur mais en revanche, sa finesse corporelle la fit aisément franchir le passage.
"J"y suis!" exulta-t-elle une fois redressée dans une ses ruelles de Mivia Town.

"A vous! Vous avez besoin d'aide?"

Elle ne voyait pas bien en quoi l'aider mais elle ne pouvait pas ne pas poser la question.

Une fois Margoth parvenue dans la ruelle, Narcisse sauta et attrapa le bord de la fenêtre. D'une traction des bras, il se contorsionna à l'extérieur à son tour. Il ne serait jamais passé ordinairement par cette fenêtre trop étroite, mais son corps, sans la moindre difficulté passa à travers le mur, au dessus du trottoir.

" - Voilà une bonne chose de faite !" dit il en époussetant de la poussière imaginaire. Enfin prêt, il enfila sa baguette à l'endroit habituel et proposa son bras à la jeune fille.

" - Allons y voulez vous ?" A présent, il était nécessaire de rejoindre l'école. Narcisse ne connaissait pas d'autre endroit hanté dans le coin... *Ou alors... Mais même tout seul, je ne m'y risquerai pas ! Les fantômes de l'école seront plus dociles... Il parait qu'il y a celui d'une très belle femme... Je ne suis jamais sorti avec un fantôme femelle... Ce doit être amusant....* Songeait il en marchant dans la rue piétonne avec la préfète.

Autour d'eux, personne ne les voyait, c'était certain... Il aurait bien profité de la situation mais.... Narcisse ne voulait pas mettre la vie de Margoth Neiis en danger pour un simple amusement.

Le sorcier, tel un accrobate se tortilla pour sortir aisément par la fenêtre. Margoth l'attendait, une appréhension revenant dans le creux du ventre.
Elle savait bien qu'ils avaient projetés de sortir chercher de l'aide au château, mais elle n'était pas sûre de vouloir admettre auprès de qui. Allaient-il réellement voir Eleanora? Pourquoi pas quelqu'un d'autre?

Quand le sorcier l'invita à y aller en lui tendant son bras, Margoth s'y rua littérallement, un peu tremblante.

Affronter Eleanora... être comme elle... à égalité. Elle n'avait plus que cette idée en tête et elle se sentait plus courageuse du tout.

*Elle va pouvoir me toucher...me frapper...m'étrangler peut-être!!...*

"Monsieur Chanterune..." murmura-t-elle alors qu'ils passaient près de gens qui ne semblaient pas même les percevoir...ce qui était déroutant.

"Je sais que vous pouvez me défendre...mais elle...elle est tellement... Vous avez déjà entendu parler...d'Eleanora?"

Le dernier mot avait été si chuchotté que le couturier devait avoir de très bonnes oreilles pour l'entendre. Margoth avait peur qu'en prononçant le mot trop fort, la femme spectre vienne là...

Narcisse appréciait la balade. Lui, au moins était détendu... A croire que rien ne pouvait l'inquiéter ! Pas même sa situation... Son regard tranquille se posait sur les jolies jeunes filles qu'il croisait, s'apesantissait sur leur derrière sans une once de culpabilité : Elles ne s'en apercevrait jamais...

Et puis, la voix de Margoth le ramena à son problème. Il tourna la tête vers la jeune fille... Remarquant au passage que la gamine prenait de jolies formes... Elle serait une charmante femme plus tard... Plus tard... Il lui sourit.

Margoth Neiis a écrit:

"Je sais que vous pouvez me défendre...mais elle...elle est tellement... Vous avez déjà entendu parler...d'Eleanora?"

Il n'entendit pas le nom prononcé, mais le "elle" lui donna une petite idée de qui il s'agissait... " - Non... Je ne l'ai jamais rencontré... " répondit il de sa voix calme et chaude, avec un charmant sourire rassurant. " - Mais cessez de vous tourmentez Mlle Neiis... Si vraiment on ne s'en sort pas, on trouvera une autre solution... D'ailleurs, j'y pense... Nous pourrions essayer autre chose avant si vous voulez. Mais là, je ne vous promet rien."

Oui ! Bien sûr ! Les fantômes pouvaient les voir mais les gens sensibles aux forces de l'au-delà aussi... Peut-être que Mélissandre... Mélissandre serait peut-être assez sensible pour les voir ? Narcisse eut un petit sourire mélancolique. *Ah Mélissandre...*

" - Allons voir votre professeur de divination ! Parfois les gens de grande intuition comme elle sont suffisamment sensible pour voir les fantômes même quand ils se cachent... Voulez vous ?"