Loïc Aunoclaste

¤ Nom et Prénom : Aunoclaste Loïc

¤ Âge : 11 ans

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¤ Histoire :
Brest, 2h30 du matin du 29 août. Rue de l’échalas écorché.
Les pleurs n’avaient cessé depuis une quinzaine de minutes. Le chat de gouttière ne s’en préoccupait plus. Il n’y avait rien à en tirer. Contrairement à cette poubelle. Un excellent cru celle-ci… Un bruit de pas lui fit lever la tête du contenu de son garde-manger. Les pas se rapprochaient. Les muscles du félin se tendirent. Une ombre se découpa à la lueur blafarde du lampadaire moribond. S’engagea dans la ruelle. Une poubelle renversa son contenu sur les pavés détrempés. Les moustaches frémissantes, un chat abandonnait son repas… Les pleurs cessèrent un instant à ce raffut. On entendit clairement pour la première fois le crépitement de l’eau qui tombait des nues. La chaleur de la journée ne s’était pas encore dissipée et l’air saturé de vapeur sinuait entre les détritus qui jonchaient le sol. Mais bien vite les cris reprirent, plus forts que jamais. La silhouette se rapprochait, sa bure râpeuse détrempée traînant à moitié par terre. À cette apparition le nourrisson eut un hoquet de stupeur et ravala sa hargne, en oubliant un instant de crier sa fureur. Les mains de l’adulte qui lui faisait face firent tomber sa capuche, révélant un crâne tonsuré, aux traits plissés par les ravages du temps, à la chevelure immaculée. Ses genoux rejoinrent le sol tandis qu’il prenait le bébé et ses linges dans ses grandes mains velues.
« Eh bien gamin, on peut dire que tu n’as pas eu de chance, toi. Ne t’inquiète plus, on va s’occuper de toi… »

Ainsi le nouveau-né fut recueilli par l’ordre monastique du Fondement, basé à quelques kilomètres de Brest. On lui donna le prénom de Loïc, commun dans la région, et le nom du frère qui l’avait ramassé ce soir d’orage, Aunoclaste. Cet ordre regroupait deux ordres presque indépendants en son sein en réalité : l’un peuplé de frères, l’autre de sœurs…
Il reçut son éducation aux côtés d’autres enfants abandonnés, apprenant à lire, écrire et parler dans plusieurs langues dont le latin, l’hébreu ou le nordique… Et se plongeant dans des discussions philosophiques interminables et des problèmes mathématiques ardus. En dehors des études il apprenait la vie avec les autres, apprenant à se fondre dans la masse sans provoquer de remous, et obtenir ce qu’il voulait des autres, mais uniquement de façon à ce qu’ils croient que c’était ce qu’ils voulaient. En son for intérieur il oublia bien vite certains préceptes qu’on tentait de lui inculquer. Seule sa raison pouvait lui dicter sa conduite. Sans être considéré par ses professeurs comme le meilleur élève, il se savait apprécié, et apprenait les rouages de la société… Il discernait également autre chose autour de lui, mais ne savait pas ce que ça pouvait bien être… Le pouvoir de Dieu en action ? Il en doutait… Mais quoi alors ?
Il grandit dans ce monde un peu décalé, entre ces murs ancestraux, les champs qui entouraient la bâtisse et même Brest parfois lors de rares sorties en groupes. Une seule chose lui valut le mécontentement de ses précepteurs – et de ses camarades également, mais plus par jalousie que pour autre chose. Ceux-ci n’avaient en effet pas apprécié qu’il fasse le mur un soir pour aller discuter du fondement de la différence avec les pensionnaires des sœurs… Comme il l’avait rapporté pour assurer sa défense… Ce qui n’avait pas suffi à apaiser la colère de ses maîtres, allez donc savoir pourquoi…

Un jour cependant il eut une expérience étrange. Il étudiait comme tous les jours dans la grande bibliothèque, mais ce jour-là la fatigue menaçait de le submerger : il avait eu du mal à trouver le sommeil la nuit dernière. Il s’était senti partir… Puis il s’était redressé en sursaut, et avait entendu ce qui semblait être toutes les conversations au sein de l’édifice, aussi nettement que s’il s’était trouvé à quelques centimètres. Levant ses yeux hallucinés du manuscrit poussiéreux qu’il était en train de consulter, il eut un choc : il pouvait voir chaque grain de poussière sur les étagères, chaque mouche qui voletait au plafond, chaque fissure dans le vieux mur décrépi. Ses neurones travaillaient à plein temps sur ce phénomène, il en conclut que ses sens étaient momentanément exacerbés. Du moins il l’espérait, il commençait à ne plus supporter l’odeur douceâtre de son voisin qui ne devait pas s’être lavé le matin même. Sa tête commençait à lui tourner, trop d’informations arrivaient à son cerveau, il secoua la tête follement… Et tout redevint normal, tout sembla retrouver son rythme, au ralenti. Qu’il était doux d’entendre les bruits étouffés par l’environnement ! Posant sa main sur son front, il en conclut qu’il avait à présent une petite fièvre. Ce devait être la fatigue, voilà tout. Ce devait être, à moins que…
Il eut la confirmation de ses soupçons près d’un an plus tard. Les phénomènes étranges autour de lui semblaient se multiplier, sa perception devint plus acérée, même s’il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Il se demandait s’il ne devenait pas fou. Mais non, tout cela était bien réel… Ce fut le cas également lorsqu’il faillit recevoir un hibou en pleine figure la veille de son anniversaire, le 24 août. Il regagnait à ce moment-là le dortoir, et crut que l’oiseau ne pouvait pas l’éviter. Mais il se posa sur son avant-bras dressé devant sa figure en signe de protection, et leva une patte d’où pendait une lettre…
Ce fut seulement après sa troisième lecture que Loïc comprit le sens des mots qui y étaient tracés. C’était presque trop beau pour être vrai. Trop beau et pourtant tellement terrifiant. Il y était expliqué qu’il était un sorcier, doté de certains pouvoirs, et qu’il avait le devoir d’accéder à une éducation au sein d’une école de magie. Elementia lui ouvrait donc ses portes dès cette année, pour ses onze ans. Il y suivrait des cours qui lui permettraient de découvrir le monde de la magie d’où il proviendrait, afin d’obtenir un travail adapté à ses compétences lorsqu’il sortirait de l’école. Il y était également dit qu’un dragon viendrait le chercher pour le mener à l’école. Un dragon !? Autre détail qui paraissait avoir son importance, il semblait qu’on l’ait surveillé puisqu’on l’avait placé d’office dans l’une des quatre maisons qui accueillaient les élèves. Cette maison s’appelait Terro, et se basait sur l’élément du même nom. On aurait vraiment dit de l’alchimie…
Ne pouvant se résoudre à donner entièrement foi à ce qu’il lisait, il fit la seule chose qui lui vint à l’esprit : il alla voir Maître Anselme, le hibou toujours perché sur son avant-bras…
Une longue discussion dans son bureau suivit, après laquelle il avait été convenu d’exécuter la démarche exigée par la lettre. Ainsi Loïc se retrouva à attendre les yeux dans les nuages, planté au beau milieu d’un champs, à l’écart de son ancienne demeure, tentant vainement d’apercevoir une queue épineuse ou d’entendre le battement d’ailes membraneuses…

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¤ Caractère : Un volcan qui couve sous la surface du lac… Mais seules quelques bulles qui remontent en font état… Loïc a un esprit libre et ouvert, il gobe tout ce qui passe à portée de main et fait le tri ensuite. Tout est bon à prendre pour lui, même s’il est de nature sceptique et a un esprit critique. Un information en reste une, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Il ne laisse jamais rien au hasard et aime contrôler chacun de ses gestes. Cette volonté d’avoir la mainmise sur sa destinée s’étend aux relations qu’il a avec les autres. Il ne supporte pas d’être mené en bateau et préfère tenir lui-même les rênes, quitte à user de subterfuges. La communication c’est le pouvoir. Et rien ne peut plus obliger quelqu’un à faire ce qu’on veut lorsqu’il a été lui-même persuadé que c’est ce qu’il veut… Loïc joue donc à longueur de journées un rôle, et les pensées qui gravitent en deçà restent un mystère pour les autres… Le Bien et le Mal n’existent pour lui que dans l’esprit des autres.

¤ Physique : Sans être petit, Loïc n’est pas un géant. Sa maigreur, si elle n’est pas maladive, témoigne du régime ascétique qui fut le sien. De son crâne jaillit une épaisse tignasse désordonnée, d’un brun tirant sur le noir. Ses mains habiles sont osseuses et dépourvues de cals. La finesse de son visage ne cache pas des traits affirmés, volontaires. Mais eux-même s’effacent devant l’intensité du regard de braise du jeune garçon, qui peuvent tour à tour rassurer puis mettre mal à l’aise. Ses yeux en amande, dont l’iris est d’un gris presque noir, gardent souvent une immobilité déconcertante, ou au contraire volent d’un sujet d’intérêt à un autre. Loïc semble avoir moins besoin de cligner des yeux que le commun des mortels. Il n’a de difformité d’aucune sorte, et prend grand soin de son apparence.

¤ Particularités : Loïc ne pratique pas encore la magie en tant que telle à l’heure qu’il est. Mais il a une haute sensibilité et réceptivité à la magie : au fil des années il lui est arrivé de « capter » des manifestations surnaturelles, avec n’importe lequel de ses cinq sens… Dans une certaine mesure, qui s’étoffe au fil du temps, il est capable de détecter par simple vision, toucher, audition… ce qui tient lieu de la magie ou non – et quel type de magie cela représente, charme, maléfice, illusion… Bien entendu à son arrivée à l’école son « pouvoir » n’en est encore qu’à ses prémices, et beaucoup de ce que perçoit le garçon lui échappe totalement : il a une approche purement intuitive de la magie, car il a grandi dans un environnement moldu…