Une incongrue à Elémentia...

Lucrèce vit bien que M. Griffin semblait frustré ou du moins assez étonné... Il s'engagea dans la forêt presque sans l'attendre, marchant à vive allure. La fillette l'avait-elle dégoûté de quelque chose ? Ç'aurait été normal, elle était d'ordinaire assez fière de cette particularité justement parce que cela horrifiit les gens normaux. Malgré tout, elle commença à lui poser des questions, ce qui n'était pas dans ses habitudes. Mais elle voyait que sa particularité le dégoûtait, elle lui dit donc :

"N'avez-vous pas une caractéristique dont vous êtes fier et qui surprend tout le monde, Monsieur ?"

Cet homme était sûrement des plus banals qui soit, il avait du naître dans une famille aisée qui l'avait inscrit immédiatement dans une école de magie bien réputée, puis il avait excélé dans ses études et était revenu quelques années plus tard pour devenir professeur. Rien dans sa vie n'avait été un choc ou une surprise quelconque. A bien le regarder, Lucrèce trouva qu'il était bien ordinaire... Elle se trompait bien entendu.

Soudain, alors que la conversation ne florissait pas, le professeur s'arrêta brusquement et cria à la fillette de s'arrêter. Elle obéit mollement, respirant avec difficulté, comme toujours après l'une deses crises. Que se passait-il donc dans cette forêt pour effrayer un sorcier ordinaire ? C'était simplement un buisson qui avait frémit... Lucrèce songea que bien des choses pouvaient subsister dans cette forêt sans pourtant attaquer tous les passants ! Mais si un adulte était méfiant c'est forcément qu'il y avait un quelconque danger. De son air indifférent elle obéit au signe de tête du professeur Griffin et continua d'avancer sans trop de prudence.

Tout à coup, quelque chose jaillit du buisson et se jeta sur la fillette. La force avec laquelle la chose avait sauté sur son ventre aurait pu la faire vomir. Elle se débattait même pas, un professeur était là pour l'aider après tout ! Et quelle perte ce serait ? Pour qui donc ?

Lucrèce avait vu juste sans l'avoir voulu. Cet homme qui paraissait si simple disait avoir une particularité. Une particularité dont (en plus !) il semblait très fier. Elle ne releva pas cette marque d'autosatisfaction personnelle... Les gens fiers d'eux-mêmes ne lui étaient pas étrangers : elle était très fière d'elle, malgré son jeune âge et son manque d'expérience ! Lucrèce regarda un instant cet homme. Un physique assez ordinaire, on pourrait le trouver assez séduisant mais pour une fillette comme Lucrèce qui n'a aucune vision objective de la beauté, M. Griffin était extrêmement banal. Elle ne remarqua rien de sa musculature impressionnante et se contenta de le juger à son air supérieur, le même affiché sur son petit visage blafard à elle.

Il avait dit qu'elle découvrirait son étrange don en deuxième année. Dans son cours. Pourquoi donc ? Si Lucrèce n'avait pas été à l'agonie alors que tous deux étaient au dragoport, elle aurait pu se souvenir de son titre : professeur de métamorphose. La fillette aurait alors pu faire le rapprochement, si elle avait eut un peu plus de jugeote, si elle avait été un peu plus curieuse aussi.

Lucrèce fut certaine, lorsqu'elle fut à nouveau debout, dans sa paranoïa, que le professeur Griffin avait tardé à l'aider et elle était également certaine que c'était une bête plus grosse qu'un vulgaire chat qui l'avait attaquée. Lucrèce reluqua la petite bête, si mignonne, à l'air si doux et elle sursauta aux derniers mots du professeurs. Un rire rauque s'ensuivit, s'échappant comme un râle de son joli minois.

"La mascotte de notre maison ?"

Elle jeta un regarda dédaigneux à l'animal comme au professeur et ils se remirent en route, Lucrèce marchant avec prudence derrière son directeur de maison.

*Quand arrivons-nous ? Je vais m'impatienter, le chemin avec ce type m'agace au plus haut point...*

"Le cours que vous enseignerez l'année prochaine, qu'est-ce donc ? Est-il obligatoire ou est-ce un cours optionnel ?" demanda-t-elle.

Elle avait pris un ton très poli, irréprochable. En vérité, c'était de la provocation, il fallait y comprendre : "De quoi pouvez-vous bien être le professeur ? Et l'année prochaine, je vais être obligée d'assister à vos bêtises ?" Bien entendu, Lucrèce restait polie avec les adultes, ironique juste assez, jamais trop, pour qu'on ne la punisse pas.

(Depuis quand j'ai une musculature impressionnante?..mdr...)

Nathan vit Lucrèce lui emboité le pas dès qu'il lui remit le petit chaton dans ses bras. Une petite mascotte pour les élèves de première année était plutôt une agréable idée, surtout que miss Neiis possédait déjà un animal.

*...Oh mais attends!! Et Cigüe?...*

Nathan avait entendu dire par la plupart des élèves et des professeurs qu'il était assez "cruel avec les animaux, en particulier les chats.
*...Bah il ne lui fera pas de mal, j'en donne ma parole...*

Tout en continuant de marcher, la jeune fille repéta la dernière phrase du professeur.

"Et oui, une mascotte. La responsabilité est une valeur qui, je trouve, fait mûrir les enfants plus vite. Et puis ce chaton n'est il pas adorable?"

Ayant juste fini sa réponse, que Lucrèce lui posait déjà une autre question.

"Heureusement pour vous, mon cours est obligatoire. A moins que vous vous sentiez tellement supérieure dans ma matière que je vous dispenserais de cours si c'est le cas...Sinon pour répondre à votre curiosité, je suis le professeur de métamorphose de cette école. Vous êtes satisfaite?"

Le ton de Nathan avait été légèrement cynique, n'ayant pas apprécié le fait que Lucrèce ait demandé si son cours était optionnel.

*...La métamorphose?? Optionnelle??...Pfffff...*

[Ben t'es un loup tout d'même^^ Oh et puis j'sais pas, en plus le mot impressionnante était en italique, je chipote, moi, oui monsieur !]

M Griffin avait l'air très content de cette nouvelle idée de mascotte. Fier de lui sans aucun doute ! Et puis d'abors qu'était-ce qu'une mascotte ? Oh, Lucrèce connaissait le mot bien sûr, mais à quoi cela pouvait-il bien servir ? Un animal qui passe son temps à se faire admirer, à entendre dire de lui "Regarde ce petit écureuil, il n'est pas chou ? c'est la mascotte de mon club !" Quelle stupididté ! Inutile, il fallait laisser les animaux en paix ! Un peu plus et Lucrèce plaignait le pauvre petit chaton. Mais elle n'aimait pas les animaux et se contenta de lui jeter ce regard de mépris qu'elle réservait à tous. Ce regard méprisant fut accompagné d'une réponse bien contradictoire, dite d'un ton ironique :

"Quel adorable animal, je confirme, mon Directeur. Mais qu'entendez-vous pas responsabilité ? Vous voulez dire que c'est moi qui vais devoir m'occuper de cet animal ?" continua-t-elle d'un ton nullement affolé pour quiconque l'écoute, mais très angoissé en son for intérieur...

Le professeur lui assura alors que son cours serait obligatoire. Elle leva les yeux au ciel, exaspérée. Il allait lui falloir suivre tous ses cours ? Lucrèce s'en fatiguait déjà...

"Je posais cette question car je désirais simplement savoir si mon temps n'aurait pas pu être employé de façon meilleure l'année prochaine. Mais quel ravissement d'apprendre que j'assisterai à de merveilleux cours de métamorphose enseignés par mon directeur de maison en personne !"

Elle dodelina de la tête, comme à son habitude lorsqu'elle était contente d'elle-même, puis ellesquissa un sourire ravi (au cas où le professeur se retourne vers elle...).

(Bon tu fais la suite dans le Hall stp? Désolé si j'ai été absent cette semaine mais j'avais plein de taf ^^)