Narcisse vient chercher Mélissandre

(J'arrive de LA)

Dans sa nouvelle tenue, Narcisse arriva devant la porte de Mélissandre. Il avait un peu d'avance comme il le lui avait promit. Avant de frapper à sa porte il allait lui offrir un petit bouquet de poignet, mais se retint... Il le lui avait déjà offert ! *Allons vieux ! Pas de bétise ce soir ! Il faut rester concentré !*

Le Remontou commençait à faire son effet et Narcisse se sentait requinqué. Cette fatigue, il ne l'avait pas vraiment prévu. Il avait dormi plus que d'habitude, avait prit plus d'un remontou ces derniers jours... Mais son moral semblait imiter la ligne verte et plate d'un appareil d'hôpital moldu branché sur le coeur d'un mort...

Il se secoua... Cette altercation avec le professeur de magie noire avait été un révélateur aussi de son état qui ne lui plaisait pas. Il avait perdu son légendaire calme... Il se demandait si finalement, il n'avait pas eut toute sa vie raison de ne pas vouloir du métierde son père... Il n'était pas fait pour ça... Il n'avait pas les nerfs assez solides pour endurer ces contraintes et ces humiliations chaque jour... Un sourire naquit sur ses lèvres... Il avait entendu une phrase moldue qui disait :"Le travail n'est pas fait pour les hommes, la preuve, ça les fatigue !"

Il frappa à la porte la dessus. Son sourire y était revennu, et la perspective de voir sa belle, sa douce, son insaisissable Mélissandre lui remontait le moral. *Voilà la médecine dont j'ai besoin ! Mélissandre !*

Comme promis, Narcisse arrivait avec un peu d'avance pour chercher Mélissandre.

Cette dernière se préparait depuis plus d'une heure maintenant.
Elle avait sortit sa robe de son armoire et ses chaussures.
Elle avait ensuite enfilé sa robe puis attaché à son cou un magnifique collier.

Quand Mélissandre entendit frapper à la porte, elle s'activa davantage car elle n'était pas tout à fait coiffée encore et n'avait pas ses chaussures aux pieds.

Elle agita sa baguette magique et ses cheveux se relevèrent avec grâce.
Elle se précipita pour glisser ses pieds dans les escarpins puis se rendit enfin à la porte.

*Zut le parfum*

Elle attrapa au vol sa bouteille et s'en vaporisa deux jets dans le cou.

"Bonjour Narcisse......"

L'élégance de son cavalier dans cette tenue ne lui permit pas de poursuivre sa phrase.
Elle reprit sa respiration et poursuivit.

"Cette tenue vous va à ravir.
Voulez-vous que nous partions tout de suite ou avons nous le temps de boire un verre avant de partir ?"

En voyant Mélissandre agir ainsi, il était impossible de savoir qu'elle avait découvert le pot aux roses avec Samantha

Oh non, Narcisse était loin de se douter que les deux femmes avaient comploté derrière son dos. Il était à des kilomètres de ça... Quand elle ouvrit la porte il vit tout d'un seul coup d'oeil. La robe qui la mettait en valeur, si désirable, là sur son pas de porte, ses cheveux qui quelques temps avant encore étaient étendus, en désordre, fil d'or sur la neige blanche, son parfum ennivrant qui vint lui titiller les narines... Il sourit. Il se sentait à nouveau lui même. Il lui avait suffit de la voir, d'entendre sa douce voix.

"Tu n'es pas mal non plus, petite fille..." dit il d'un ton taquin, reprenant le tutoiemment qu'il avait si durement gagné... Qu'elle le vouvoie ne l'étonna pas, l'habitude était dure à vaincre... Il s'inclina et lui baisa la main tout doucement, comme à son habitude.

Il était tenté de prendre un verre avec elle, retardant ainsi l'épreuve du feu... Il se sentait revivre... Quel étrange pouvoir elle avait sur lui... Sa voix s'était faite douce, il avait baissé d'un ton comme intimidé par les lourds murs du chateau mais il sentait qu'à nouveau, il pourrait déplacer des montagnes... Juste parce qu'elle était là !

"Allez..." dit il dans un sourire "prenons ce verre... Nous n'aurons pas beaucoup d'autre occasion ce soir de nous retrouver tous les deux..." ça le mettait en retard dans son plan, mais il n'aurait qu'à noter l'heure à laquelle il arriverait et modifier peut-être l'heure d'arrivée avec Fanny ou Samantha... Toujours souriant, il entra sur son invitation...

Narcisse sembla subjuguer par Mélissandre ce qui intérieurement à amusa le jeune professeur.

*Parfait ma petite sourire,viens voir voir le gros chat qui te croquera tout cru pour ton audace ...*

Cette pensée effleura l'ombre d'une seconde les pensées de Mélissandre.
Les habitudes étaient difficile à vaincre, elle avait vouvoyer Narcisse qui lui avait gentillement fait remarquer par une phrase taquine.

"Je t'en prie entre!"

Sur la table, tout était déjà prévu juste au cas où il aurait accepté.
Deux verres de vin accompagné d'un blanc moelleux et sucré les attendaient.
Mélissandre laissa le soin à Narcisse de faire les service.

"Si monsieur veut nous servir de ce délicieux breuvage"

Narcisse entra. Il suivit le geste de Mélissandre qui lui indiquait la table. Il accepta d'un sourire de la servir... Bien peu de chose par rapport à ce qu'il serait capable de faire si elle le lui demandait... Et bien heureux qu'elle ne sache pas à quel point... *Un jour, l'une d'elles s'en rendra compte, et ce sera ta fin, mon pauvre vieux !*

Il prit la bouteille, regarda l'étiquette en fin connaisseur... En fait en connaisseur tout court, car dans sa pas si longue vie, il en avait vu des bouteilles passer et bues... Il décalotta le métal qui la scellait, fit sauter le bouchon dans un "pop" élégant et racé, et se servit un fond du liquide ambré dans son propre verre, puis servit plus généreusement celui de sa compagne loin des pensées machiavéliques qu'elle nourissait pour lui.

Il lui tendit son verre, et ajouta dans le sien ce qu'il manquait. Il posa ensuite la bouteille, fit tourner le liquide dans le sien un instant, puis semblant revenir à la réalité, il lui sourit, s'approcha d'elle et fit tinter son verre contre le sien. "A toi, belle Mélissandre, toi qui sait me redonner force et courage par ta seule présence..." lui dit il toujours souriant, heureux simplement d'être là avec elle et, comme toujours, parfaitement sincère !

Narcisse déboucha la bouteille avec un certain style.
On aurait dit un vrai connaisseur.
Il servit deux verres de ce délicieux liquide qui était un des pêchers de Mélissandre.
Quelle élégance, quelle noblesse!

Narcisse paraissait si sincère dans ces moments, il l'était même probablement.

*quel dommage qu'il ne sache pas contrôler son attirance pour les femmes*
Mélissandre le trouvait touchant, c'était d'ailleurs ce qui l'avait rapproché de Narcisse.

Elle ne se rendit pas compte qu'elle était perdu dans ses pensées et cela faisait cinq bonnes minutes qu'elle faisait tourner le vin dans son verre.

Le couturier profita de l'absence de Mélissandre pour regarder un peu autour de lui. Sa chambre était plutôt sobre et claire. Mais quelques détails réveillèrent l'inquiétude de l'homme. Une boule de cristal et un tableau semblaient lui rappeler comme un avertissement que la jeune femme était douée de clairvoyance et qu'il était d'autant plus dangereux pour lui de se trouver dans sa situation. Mais il haussa les épaules, une fois de plus confiant dans sa bonne étoile.

Bien sûr il aurait été embété qu'elle découvre le pot aux roses, mais réellement pour lui, étrangement, il se souciait plutôt de son coeur à elle... Il s'en voulu un instant, pas très long car après tout pourquoi devait on se concentrer sur une seule personne ? Bien sûr à ce moment là il ne se demanda pas ce que lui en dirait si elle se trouvait avec deux hommes à la fois ?! Il parlait bien de lui ! Il ne voyait pas le mal à aimer plusieurs femmes à la fois ! Cela était si naturel !

Narcisse se leva sans faire trop de vague, il s'approcha de Mélissandre qui révait un petit sourire aux lèvres et se glissa derrière elle. Il lui murmura tout doucement :"J'espère au moins que c'est à moi que tu penses si intensément, Mélissandre adorée?" Il lui prit la main et la baisa à nouveau, "Ce vin te fait un drôle d'effet... On aurait peut-être pas dut... ?" continua t-il taquin...

Melissandre fut sortir de ses pensées tout en douceur.

"Je ne sais même pas où je suis partie, que veux tu je dois être aussi un peu fatiguée.
Peut être devrions nous y aller maintenant le bal ne devrait pas tarder à ouvrir ses portes , qu'en dis-tu? enfin dès que nous aurons fini notre verre"

Cela faisait un moment que Narcisse et Mélissandre étaient ensemble dans sa chambre et y compris la bienséance ne devait pas les faire s'y attarder.

Mélissandre se leva et chercha sa cape au cas où elle voudrait sortir un peu pendant le bal

Narcisse ne fut absolument pas vexé de la réponse de Mélissandre. Celle ci, pour lui en tout cas, ne devait songer qu'à lui, bien que son indépendance lui interdise de l'avouer au couturier. Il sourit du stratagème bien trop gros pour qu'il ne le devina pas.

Sur l'invitation de Mélissandre, il finit son verre et l'aida à revétir sa cape. Puis, il lui tendit son bras afin de l'escorter le plus galamment du monde vers la salle de bal. Discrètement il nota mentalement l'heure à laquelle il se trouvait dans ce couloir. Il ferait de même en arrivant devant les portes de la salle Kaseïope.

Oubliée la fatigue et la morosité qui un instant auparavant l'habitait. Mélissandre lui faisait un effet apaisant, et il lui tardait à présent de la sentir frémir contre lui lors des danses qu'il se ferait une joie de lui offrir.

C'est donc souriant et détendu qu'il attendit que la belle ne se confie à son bras, loin de se douter des terribles complots qui se tramaient dans son dos...

(La suite là-bas)